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TRICHOPTÈRES

Les Trichoptères, ou phryganes, sont des insectes dont l'aspect est assez voisin des papillons ; cependant, leurs ailes ne sont pas recouvertes d'écailles, mais de poils nombreux formant souvent des franges marginales, d'où le nom de l'ordre. Au repos, ces ailes sont disposées en toit. L'appareil buccal, primitivement de type broyeur, est modifié chez l'adulte par la régression des mandibules et la formation d'une sorte de mufle maxillo-labial. Les adultes s'éloignent assez peu des eaux où ils ont vécu à l'état larvaire. Ils sont souvent crépusculaires, et, de jour, ils demeurent blottis dans les broussailles et les herbes basses ainsi que dans les crevasses des rochers ou des arbres. Leur activité commence avec le déclin du jour et ils volent près des eaux, soit isolément, soit en groupe, parfois en véritables essaims. Pour pondre, les femelles descendent en général sous l'eau, soit en marchant, soit en nageant. Les œufs sont émis par paquets enrobés dans une substance qui les fixe au substrat. Il existe deux types de ponte : la ponte cimentée et la ponte gélatineuse.

Les larves, toujours aquatiques, sont généralement de type éruciforme, bien qu'il existe quelques larves dites campodéiformes (elles ont trois paires de pattes thoraciques, mais ne possèdent qu'une seule paire de fausses pattes abdominales sur ce dernier segment du corps). En revanche, elles sont généralement pourvues de trachéobranchies le plus souvent localisées sur l'abdomen, mais quelques Rhyacophila et Hydropsyché ont aussi des branchies thoraciques. Les pièces buccales sont de type broyeur et rappellent beaucoup celles des chenilles de lépidoptères. Le labium, très petit, porte la filière où débouche le canal des deux glandes séricigènes de structure analogue à celle des chenilles des papillons. Les larves peuplent toutes les eaux douces, froides et rapides, ou stagnantes. Elles se logent dans des abris mobiles qu'elles traînent avec elles en se déplaçant. Cet étui, ouvert aux deux extrémités, est tissé en soie et le plus souvent recouvert de matériaux divers.

Suivant la nature des matériaux employés, on peut distinguer deux grands types de fourreaux : les fourreaux végétaux et les fourreaux minéraux. Les premiers peuvent être seulement formés de fragments de tige creuse ou creusée par la larve (d'où leur nom vulgaire de « porte-bois »), mais certaines espèces bâtissent un étui cylindrique avec des fragments de feuilles (Phryganea) ou de brindilles disposées longitudinalement ou transversalement (certains Limnophilides). Les fourreaux minéraux sont construits en sable ou en gravier ; certaines espèces y ajoutent des coquilles de petits gastéropodes. À côté de ces fourreaux droits, il existe aussi des fourreaux courbes ou hélicoïdaux. Enfin, certaines espèces (à larves campodéiformes) construisent des filets de soie qui leur servent à la fois d'abri et de moyen de capture des proies. En eau courante, ces filets sont en forme de nasse ou d'entonnoir ; en eau stagnante, ce sont des filets-pièges où viennent s'empêtrer de petits animaux que la larve capture. La nymphe des trichoptères est aquatique et possède des trachéobranchies, ce qui est exceptionnel chez les insectes.

— Robert GAUMONT

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