TRIESTE
Avec 209 520 habitants en 2001, Trieste est la principale ville et le chef-lieu de la région administrative du Frioul-Vénétie Julienne. Le trafic de son port est important mais très déséquilibré, il est constitué pour 90 p. 100 d'importations d'hydrocarbures, et son essor a pour cause principale la mise en service du pipe-line Trieste-Ingolstadt, prolongé ensuite jusqu'à Karlsruhe. L'histoire récente de Trieste est en fait dominée par un marasme économique qu'illustre la diminution constante de sa population depuis 1980 et qui contraste avec sa fortune passée.
Petit port de pêche et de cabotage à l'origine, Trieste fut, du début du xviiie siècle à la fin de la Première Guerre mondiale, le principal port maritime de l'Empire austro-hongrois ; le chemin de fer le relie à Vienne dès 1849. Si les conditions nautiques étaient bonnes, le site, dominé par le plateau du Carso (Karst), n'a pas tardé à se révéler étroit pour une agglomération qui atteignait 250 000 habitants en 1914.
Après 1918, Trieste rédimée a souffert de sa situation géographique excentrique, tout comme des nouvelles conditions politiques et économiques de l'Europe centrale. De nouveau italienne en 1954 après être restée, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ville libre contrôlée par l'O.N.U., elle est désormais contiguë à la frontière slovène. La volonté italienne d'empêcher son dépérissement s'est traduite par son raccordement au réseau autoroutier national et par la poursuite d'une industrialisation commencée sous le fascisme. Trieste a des constructions navales, une fonderie, une raffinerie de pétrole, des industries chimiques, métallurgiques, alimentaires. Le rôle de Trieste reste essentiel pour le stockage et le conditionnement des agrumes, du café, des vins. Sa fonction de transit vis-à-vis des États d'Europe centrale (Autriche en premier lieu) reste limitée par la concurrence des ports allemands. On a pu parler à son propos de « modernisation inefficace » ; mais le renforcement du rôle pétrolier semble avoir préludé à une intégration européenne plus profitable.
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Écrit par
- Michel ROUX : professeur émérite
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