TRILOBITES
Écologie
La subdivision en Miomera (deux ou trois segments thoraciques, dimensions faibles) et Polymera (de plus grande taille, plus de trois segments thoraciques) se traduit aussi dans le mode de vie. Les Miomera, légers et petits, ont été facilement transportés par les courants, au même titre que les larves. On les rencontre souvent en très grand nombre dans des sédiments à grain fin déposés assez loin du rivage. Les Polymera adultes ont presque tous vécu sur le fond de la mer, souvent même en s'enfouissant plus ou moins, leurs antennes et leurs yeux dépassant seuls de la vase. Les traces de stations de repos (Rusophycus) ou de progression sur le sédiment meuble ( Bilobites) sont fréquentes dans le Cambrien et l'Ordovicien. La présence d'yeux développés indique une vie benthique, dans une zone bien éclairée, donc sans doute riche en vie végétale. L'étude de la disposition des lentilles sur les champs oculaires a permis de reconstituer l'attitude favorite de l'animal (Phacopacés, Sélénopeltacés). Ces yeux, parfois démesurés (Aeglina), peut-être chez des types pélagiques, finissent par se rejoindre sur la ligne médiane comme ceux de certains insectes diptères. Mais on assiste à la disparition progressive des yeux schizochroaux des Phacopacés siluro-dévoniens, probablement par un retour à un épibios sombre relativement profond, voire à un endobios (enfouissement). La possession de longues épines pleurales convient à la vie sur un milieu mouvant comme la vase ou au contraire au transport par les courants dans une zone pélagique. Les Trilobites semblent d'ailleurs s'être adaptés à des milieux peu favorables à la vie ordinaire. Ainsi, à l'exception des types fouisseurs du Cambrien, ceux dont le céphalon et le pygidium sont subégaux peuvent se plier en deux (Illaenidés, Miomera), tandis que nombre d'autres s'enroulent sur eux-mêmes (Calyménidés, Phacopidés). La face ventrale, mal protégée, se trouvait de la sorte à l'abri dans les biotopes de mer agitée. Une autre adaptation inhabituelle est celle des Olénidés qui furent toujours associés à un milieu faiblement aéré, riche en hydrogène sulfuré (sulphuretum), mais sous-jacent à de grandes algueraies flottantes, comme les schistes alunifères du Cambrien supérieur de Scandinavie. L'environnement défavorable a suscité une spéciation importante et surtout, dans ce milieu pauvre en oxygène, un considérable développement des branchies.
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Écrit par
- Geneviève TERMIER : maître de recherche au C.N.R.S.
- Henri TERMIER : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
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