TRINITÉ-ET-TOBAGO ou TRINIDAD ET TOBAGO
Nom officiel | République de Trinité-et-Tobago (TT) |
Chef de l'État | Paula-Mae Weekes (depuis le 19 mars 2018) |
Chef du gouvernement | Keith Rowley (depuis le 9 septembre 2015) |
Capitale | Port of Spain |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Dollar de Trinité-et-Tobago (TTD) |
Population (estim.) |
1 368 000 (2024) |
Superficie |
5 128 km²
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La colonisation espagnole
L' histoire complexe de l'exploitation européenne commence avec l'arrivée de Christophe Colomb qui débarqua à l'île de Iere, baptisée la Trinité lors de son troisième voyage, le 31 juillet 1498. Quoique jouissant d'une position stratégique exceptionnelle au voisinage des célèbres salines d'Araya et des îles perlières de Margarita Cubagua, devant l'embouchure de l'Orénoque, la Trinité et Tobago, placées sous la juridiction fictive de Porto Rico, n'attirèrent guère l'attention des autorités espagnoles jusqu'en 1595. Relais possibles pour les convois qui se dirigeaient vers la côte de terre ferme, manquant d'or et de métaux précieux, les îles furent des lieux de résistance des indigènes aux raids des Espagnols qui venaient les capturer. Deux cents captifs Caribs furent transportés à Porto Rico et à Santo Domingo en 1520 pour y servir d'esclaves. En représailles, les tentatives de pénétration de 1521, 1530, 1569 et 1571 furent durement contrées par les guerriers amérindiens qui détruisirent les forces du premier gouverneur don Antonio Sedeno, nommé par le roi en 1530, ainsi que deux groupes de missionnaires envoyés pour les évangéliser. Le gouverneur Antonio de Berrio, qui visait à utiliser la Trinité comme base d'exploration vers l'El Dorado et les « très riches provinces de Guyane », chargea en 1592 Domingo de Vera de conquérir l'île. Attirée par des promesses utopiques, une nuée d'aventuriers, y compris les Anglais Robert Dudley et Walter Raleigh en 1595, s'abattit sur l'île, à la recherche de l'or. C'est dans cet environnement dominé par la contrebande que se développa, au tournant du siècle, le commerce du tabac et, plus tard, du cacao, ainsi que la traite négrière pour l'approvisionnement en main-d'œuvre des plantations qui s'établissaient.
Les gouverneurs successifs ne reçurent aucune aide, aucun renfort de Madrid malgré leurs réclamations et les requêtes du cabildo de la Trinité. Pourtant, la colonie ne possédait pour se défendre contre les Caraïbes et les corsaires étrangers que 70 hommes valides en 1593, 24 colons sans armes en 1625, une milice de 80 colons et 25 Amérindiens « domestiqués » en 1671. Le cabildo en 1700, arguant de la forte mortalité parmi les colons, réclama 25 soldats qui auraient pu être transférés de Guyane. Cet appel resta sans réponse. Une telle faiblesse du système défensif attira les corsaires et le commerce « au bout de la pique ».
Ce fut d'abord la menace anglaise qui se précisa sur le papier après 1620 par plusieurs donations des îles Caribbees qui englobaient la Trinité et Tobago. En 1637, les Hollandais attaquèrent et incendièrent la capitale, San Josef de Oruna – fondée en 1592 – et rançonnèrent les colons. Les Amérindiens, qui constituaient un stock où l'on puisait la main-d'œuvre, se révoltèrent plusieurs fois contre le système esclavagiste qui s'organisait à leurs dépens. Le 1er décembre 1699, regroupés dans la mission de San Francisco de los Arenales, ils se révoltèrent, tuèrent les frères capucins et brûlèrent la mission avant de dresser une embuscade meurtrière au gouverneur.
Placée à l'écart des routes maritimes les plus fréquentées, la Trinité s'étiola dans l'indifférence complète de Madrid jusqu'en 1777. San Josef, la capitale, symbolisa cette négligence, ne comptant en 1772 que 326 Espagnols et 417 Amérindiens vivant tous dans des cases de terre battue aux toits de palme. Après avoir accepté les propositions d'un planteur français établi à la Grenade, Philippe-Rose Roume de Saint-Laurent, qui visita l'île en mai 1777, le gouvernement espagnol promulgua le 24 novembre 1783 une cédule ouvrant l'île aux colons étrangers, essentiellement français. Un gouverneur,[...]
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Écrit par
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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