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TRINITÉ-ET-TOBAGO ou TRINIDAD ET TOBAGO

Nom officiel

République de Trinité-et-Tobago (TT)

    Chef de l'État

    Paula-Mae Weekes (depuis le 19 mars 2018)

      Chef du gouvernement

      Keith Rowley (depuis le 9 septembre 2015)

        Capitale

        Port of Spain

          Langue officielle

          Anglais

            Unité monétaire

            Dollar de Trinité-et-Tobago (TTD)

              Population (estim.) 1 368 000 (2024)
                Superficie 5 128 km²

                  De l'autonomie à l'indépendance

                  Population et politique

                  La Trinité reçut d'Asie environ 145 000 Indiens de 1838 à 1917, ainsi que des Africains. Cette immigration, pratiquée pour des raisons politiques et économiques jusqu'en 1921, fit progresser le nombre des habitants qui s'élevait à 73 000 en 1844, 273 900 en 1899 et à 412 783 en 1931. La population de l'île (1,26 million d'hab. au recensement de 2000) se répartit très inégalement sur un territoire compris entre la capitale Port of Spain (49 000 hab. en 2000 et 264 000 en 2004 avec l'agglomération), Chaguanas (67 000 hab.) ou San Fernando (55 000 hab.) et la pointe Icacos au sud-ouest de l'île. 85 p. 100 de la population totale vivent ainsi sur 38 p. 100 du territoire, le reste se répartissant dans de petites villes : Point Fortin, La Brea, Sangre Grande, Couva, Río Claro, Siparia. Tobago (54 000 hab. en 2000) est située à 30,7 kilomètres au nord-est de la Trinité ; sa ville principale est Scarborough (15 800 hab.). La composition ethnique des deux îles était la suivante en 2000 : Indiens (asiatiques) 40 p. 100, Noirs 37,5 p. 100, Métis 20,5 p. 100, Blancs 0,6 p. 100, Chinois 0,3 p. 100, autres 0,7 p. 100. Cette complexité ethnique a des répercussions sur le plan confessionnel où se distinguent catholiques romains (26 p. 100), hindous (22,5 p. 100), anglicans (8 p. 100), musulmans (5,8 p. 100), chrétiens divers et autres (38 p. 100).

                  Le système de Crown Colony fortement contesté après la Première Guerre mondiale fut aménagé par Londres. Une commission dirigée par le sous-secrétaire d'État aux Colonies, le major E. F. L. Wood, en visite aux Caraïbes en 1921-1922, fut chargée de proposer des réformes. Elle se heurta à l'opposition de la Chambre de commerce et à la Société d'agriculture, hostiles à tout changement constitutionnel, ainsi qu'à la division des Indiens mais obtint l'aide de la Trinidad Working Men's Association (T.W.A.) fondée en 1897. Un nouveau Conseil législatif de 26 membres – dont 7 élus parmi des propriétaires terriens anglophones – fut établi après les élections du 7 février 1925, les premières après 128 ans de colonialisme britannique. Seulement 6 p. 100 de la population (6 832 personnes sur 244 551) purent voter. Le capitaine Arthur Andrew Cipriani (1875-1945), alors président depuis 1923 de la T.W.A., entra au Conseil. D'origine corse, cet ancien officier du British West Indian Regiment, qui avait défendu des soldats antillais victimes du racisme, devint une figure marquante du syndicalisme et créa le Trinidad Labour Party en 1934, sur une base socialiste.

                  La crise économique de 1929 eut des répercussions sociales pendant la décennie 1930-1940. Grèves et émeutes se succédèrent, exacerbées par les penseurs du panafricanisme (Marcus Garvey, George Padmore) et l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935. Des personnalités syndicales et politiques telles que Tubal Uriah « Buzz » Butler – arrêté après les troubles de juin 1937 –, Adrian Cola Rienzi, Timothy Roodal, Jim Headley, Dudley Mahon et Elma François émergèrent sur le plan syndical et politique.

                  Un processus de décolonisation, stimulé par les efforts culturels d'une pléiade d'écrivains, d'artistes et d'universitaires (C. L. R. James, Alfredo Mendes, Eric Williams) s'instaura avec les élections au suffrage universel de 1946 et de 1950. Un nouveau parti nationaliste se constitua autour des classes moyennes créoles en 1956 et parvint à surmonter l'atomisation du champ politique. Le P.N.M. (People's National Movement) dirigé par l'historien Eric Williams, qui se démarqua des syndicats, des partis traditionnels et du socialisme, remporta les élections du 24 septembre 1956 et celles du 4 décembre 1961. Ce parti[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Trinité-et-Tobago : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Trinité-et-Tobago : carte physique

                  Trinité-et-Tobago : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Trinité-et-Tobago : drapeau

                  Maracas Beach (Trinité et Tobago) - crédits : Henner Damke/ Shutterstock

                  Maracas Beach (Trinité et Tobago)

                  Autres références

                  • PORT OF SPAIN

                    • Écrit par
                    • 361 mots
                    • 1 média

                    Capitale et ville principale de l'État indépendant de Trinité-et-Tobago, Port of Spain n'est, dans ses limites municipales, que l'élément le plus important d'une très vaste agglomération ; celle-ci s'étire, au nord-ouest de l'île de Trinité, sur plus de 30 kilomètres au pied de la chaîne du nord de...

                  • WILLIAMS ERIC (1911-1981)

                    • Écrit par
                    • 828 mots

                    Mort à Trinidad, son île natale, le 29 mars 1981, Eric Williams laissa dans la mémoire de ses contemporains des Caraïbes le souvenir d'un historien, chercheur particulièrement original, spécialiste de l'économie esclavagiste, et celui d'un homme d'État au pouvoir pendant vingt-cinq ans, Premier...