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TROISIÈME REICH (1933-1945)

Les résistances

Parce qu'elle n'a pas abouti à renverser le régime hitlérien, on a tendance à sous-estimer l'importance de la résistance sous le IIIe Reich, à moins qu'on ne la réduise à quelques actions montées en épingle.

En réalité, la première résistance et la plus constante a été celle des forces de gauche et singulièrement des communistes. Ce sont surtout ces antifascistes qui éditaient des tracts, ralentissaient ou sabotaient la production de guerre, organisaient des mouvements de grève, facilitaient l'évasion des prisonniers ou avaient des contacts avec les déportés du travail. Ce sont eux qui fournissent aussi, jusqu'en 1944, le gros des victimes ; ont été pendus ou fusillés pour opposition au IIIe Reich : 1 146 Allemands en 1941, 3 393 en 1942, 5 684 en 1943 et 5 764 en 1944.

La résistance des Églises n'est venue qu'après. Bien au contraire, le IIIe Reich a bénéficié au début d'un préjugé favorable, voire du soutien actif des organisations religieuses, et le Vatican a été la première puissance à entrer en pourparlers avec le régime national-socialiste (signature d'un concordat en juillet 1933).

Avec la guerre, devant les tentatives du pouvoir national-socialiste pour créer une Église protestante « allemande » et pour trancher les liens unissant les catholiques allemands à Rome, des protestations se firent jour dans les rangs des chrétiens. Quelques ecclésiastiques dénoncèrent courageusement les mesures d'euthanasie et les procédés d'extermination des Juifs. De nombreux pasteurs et des prêtres catholiques furent envoyés en camp de concentration. Il n'est cependant pas exact de parler de résistance organisée de la part des Églises.

Le complot du 20 juillet 1944

Le IIIe Reich n'aurait pu naître et survivre sans le soutien actif de l'armée. Jusqu'à la guerre, et même jusqu'à Stalingrad, il y a eu concordance entre les objectifs de la politique hitlérienne et les conceptions stratégiques globales des chefs de la Wehrmacht. Les désaccords, quand ils existaient, portaient simplement sur les méthodes. Cela explique que l'armée ait accepté sans protester l'assassinat de von Schleicher, le limogeage des généraux Beck, von Blomberg, von Fritsch.

En 1938, un petit groupe d'officiers supérieurs hostiles aux méthodes hitlériennes entra en contact avec des services anglais, mais n'engagea aucune action de résistance réelle. Certes, de nombreux plans furent élaborés dans les années suivantes. Aucun d'eux ne reçut un commencement d'exécution. On invoque d'ordinaire toute une série de hasards ou de circonstances défavorables. En fait, tant que la politique hitlérienne paraissait victorieuse, les chefs militaires refusaient de participer à une action de résistance contre un régime dont ils avaient approuvé jusqu'alors les fondements et les conquêtes. Qui plus est, ces généraux prenaient une part active à ces conquêtes. Ce sont ces « opposants » qui élaboraient les plans d'offensive, commandaient les armées, dirigeaient les services de contre-espionnage des armées hitlériennes et approuvaient, au moins tacitement, les mesures d'extermination contre une partie des populations des territoires occupés quand ils n'y étaient pas directement impliqués.

La résistance des milieux militaires se précisa après Stalingrad, à partir du moment où il devint évident que la guerre était perdue. Le complot du 20 juillet 1944 ne s'explique donc pas d'abord par le désir que les généraux auraient eu de mettre fin au IIIe Reich, mais par le souci de trouver à la guerre une issue qui n'eût pas de conséquences catastrophiques pour l'Allemagne telle que la concevaient les chefs de la Wehrmacht : les conjurés souhaitaient obtenir des Anglo-Américains la garantie de conditions de paix « honorables[...]

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Écrit par

  • : chargé d'enseignement à l'université de Paris-VIII

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1914 à 1939. De Sarajevo à Dantzig - crédits : Encyclopædia Universalis France

1914 à 1939. De Sarajevo à Dantzig

Adolf Hitler au siège de son parti - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Adolf Hitler au siège de son parti

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