TROUBLE D'ANXIÉTÉ SOCIALE
Le trouble d’anxiété sociale (TAS), ou phobie sociale, se caractérise par une crainte extrême du regard d’autrui. Cette forte inquiétude peut s’exprimer, par exemple, lorsqu’on est obligé de parler face à une audience ou de manger en public. La peur de ce type de situations sociales et du regard des autres n’est pas une pathologie en tant que telle. Tout un chacun peut parfois présenter un certain malaise lorsqu’il s’expose au jugement d’autrui. Ainsi, 75 % des gens déclarent avoir peur de parler en public. Malheureusement, chez certains individus, ces émotions deviennent envahissantes et entravent leur fonctionnement quotidien. On parlera alors de TAS, le trouble anxieux le plus courant après le trouble d’anxiété généralisée. Suivant les études, le TAS affecte 4,2 % des personnes issues d’un échantillon national français (prévalence immédiate) et environ 12 % des Américains adultes au cours de leur vie (prévalence vie-entière).
Historique
La première description formelle du TAS date du début du xxe iècle. Le trouble entre officiellement dans la nosographie des pathologies mentales définie par l’Association américaine de psychiatrie (APA) en 1980, lors de la publication de la troisième édition du Manuel diagnostique et statistique destroubles mentaux (DSM-III). Il y est catalogué sous le label de « phobie sociale ». Dans la cinquième édition de cet ouvrage (DSM-5, 2013), une description symptomatique équivalente est renommée « trouble d’anxiété sociale ».
L'inclusion du TAS dans le DSM a entraîné une explosion des publications scientifiques dévolues à l’explication des processus (cognitifs, génétiques, interpersonnels, etc.) impliqués dans le développement et le maintien de l’anxiété sociale normale et pathologique. Les résultats de ces travaux ont eu d'importantes retombées cliniques, menant au développement de protocoles d’intervention psychologique individuels ou de groupe, d’inspiration cognitivo-comportementale, à l’efficacité thérapeutique validée. Divers médicaments ont également été approuvés pour le traitement du TAS. Grâce à ces progrès, de nombreuses personnes qui auparavant auraient été mal ou non diagnostiquées peuvent désormais bénéficier d’un soutien efficace.
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Écrit par
- Grazia CESCHI : docteure en psychologie, psychothérapeute, maître d'enseignement et de recherche, université de Genève (Suisse)
Classification
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