Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TROUBLE D'ANXIÉTÉ SOCIALE

Aspects cognitifs

Selon certains modèles cognitifs de l’anxiété sociale, les personnes souffrant d’un TAS présentent un certain nombre de croyances dysfonctionnelles, explicites et implicites, qui mènent à une évaluation négative de soi et à une surévaluation du danger inhérent à la rencontre avec autrui. Ces croyances se retrouvent dans des pensées automatiques de type : « je suis ridicule », « si je fais une erreur, je vais être rejeté ». Ces pensées involontaires sont activées par des situations sociales réelles ou imaginées. Elles mènent à une centration de l’attention sur le soi, qui est inspecté comme un objet extérieur (« suis-je en train de rougir ? »), ainsi que sur les informations sociales potentiellement menaçantes (« mon interlocuteur est-il en colère ? »). Cette focalisation nuit à une concentration portant sur les informations sociales positives et sur l’exécution de la tâche (par ex., répondre à la question posée). Les personnes souffrant de TAS tendent à interpréter négativement tout événement interpersonnel ambigu, tout comme toute expression faciale neutre. Ce type de distorsion cognitive a été confirmé par de nombreuses études en laboratoire. Paradoxalement, ces biais cognitifs négatifs et les croyances pessimistes qui les étayent contribueront à dégrader davantage la qualité de la relation sociale préalablement redoutée. Il a en effet été montré que plus les gens souffrent d’anxiété sociale, plus ils sont jugés socialement incompétents par les autres. Il est toutefois important de rappeler que les distorsions cognitives présentées par ces personnes peuvent être atténuées efficacement par des interventions psychologiques cognitivo-comportementales classiques, de même que par des entraînements informatisés visant à modifier les biais cognitifs d’interprétation et d’attention sélective.

— Grazia CESCHI

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteure en psychologie, psychothérapeute, maître d'enseignement et de recherche, université de Genève (Suisse)

Classification

Autres références

  • TROUBLES ANXIEUX

    • Écrit par
    • 6 544 mots

    Les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus fréquents. S’ils ne sont pas les plus graves, ils peuvent néanmoins entraîner une forte gêne affectant la vie familiale, la vie professionnelle voire les relations sociales en général. Non soignés, ils évoluent de façon chronique et se...

  • PSYCHOPATHOLOGIE COGNITIVE

    • Écrit par
    • 2 375 mots
    ...les personnes traitent préférentiellement certains types d’informations par rapport à d’autres, en fonction de leurs préoccupations spécifiques. Ainsi, les biais d’attention sélective envers certaines informations représentent un facteur important dans l’apparition et le maintien des troubles anxieux...