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TROUBLE DÉFICIT DE L'ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITÉ (TDAH)

Données psychologiques, neurobiologiques et génétiques

À partir des années 2000, des travaux en psychologie, en imagerie cérébrale et en génétique ont conduit à considérer le TDAH comme une affection en partie génétique, avec un substratum neurodéveloppemental, entraînant des déficiences des fonctions exécutives. Des psychologues comme Russell Barkley (2010) et Thomas E. Brown (2017) ont décrit l’existence d’un syndrome complexe d’altération des fonctions exécutives et du système de contrôle cognitif, qui repose sur le cortex préfrontal et ses connexions avec d’autres régions cérébrales. En 2007, des chercheurs du National Institute of Mental Health (P. Shaw et al.) ont montré que le TDAH s’accompagne d’un retard de maturation du cortex préfrontal, notamment dorsolatéral, qui est le support de fonctions cognitives comme la capacité d’inhiber des réponses et des pensées inadaptées, le contrôle exécutif de l’attention, l’évaluation des probabilités de récompense, le contrôle moteur de niveau le plus élevé et la mémoire de travail.

L’altération des fonctions exécutives dans le TDAH affecte donc plusieurs domaines du fonctionnement cérébral : l’activation (organisation, priorisation et initiation d’une tâche), la concentration (focalisation, maintien et déplacement de l'attention sur les tâches), l’effort (régulation de la vigilance, maintien de l'effort et ajustement de la vitesse de traitement), les émotions (gestion de la frustration et modulation des émotions), la mémoire (utilisation de la mémoire de travail et accès à la mémoire de rappel), l’action (monitorage et autorégulation de l’action).

Des études réalisées chez des jumeaux ont montré que la part de l’hérédité dans la survenue du TDAH est comprise entre 70 et 80 % (Demontis, 2019). Le risque relatif de présenter un TDAH est multiplié par 5 à 10 chez les personnes ayant un parent du premier degré souffrant de ce trouble. Une interaction entre les gènes et l'environnement est suggérée par des études épidémiologiques qui révèlent, en plus du risque génétique, des associations entre le TDAH et des agressions environnementales, notamment les facteurs de risque pré- et périnataux (stress maternel, consommation de tabac ou d'alcool pendant la grossesse, faible poids de naissance, prématurité), les toxines environnementales (organophosphorés, biphényles polychlorés, plomb), les conditions psychosociales défavorables (privations sévères pendant la petite enfance, hostilité maternelle) et les facteurs nutritionnels (Faraone, 2015). Enfin, une partie du risque de présenter un TDAH est polygénique et repose sur de nombreux gènes responsables de traits d’inattention et d’hyperactivité dans la population générale.

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