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TROUBLE DÉFICIT DE L'ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITÉ (TDAH)

Traitement

Non prise en charge, une personne atteinte de TDAH est exposée à des conséquences négatives comme des échecs scolaires et professionnels et un risque accru de toxicomanies et d’accidents. Dans un premier temps, le traitement d’un TDAH fait appel à des interventions psychoéducatives et psychologiques, notamment des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) centrées sur le trouble. Des programmes, comme celui formulé par Russell Barkley (2006), aident l’entourage familial à mieux comprendre et moduler le fonctionnement de leur enfant ayant un TDAH. Chez les adultes, des TCC peuvent atténuer des traits dysfonctionnels comme la mauvaise gestion du temps et la procrastination. Des techniques d’entraînement cognitif et de neurofeedback sont également expérimentées.

Toutefois, les traitements médicamenteux restent ceux qui ont le plus d’effet sur les symptômes cardinaux du TDAH. Ils sont indiqués quand les symptômes sont graves, ou quand les mesures non médicamenteuses n’ont pas produit d’effets suffisants. Le premier article rapportant une amélioration des performances scolaires chez des enfants prenant un psychostimulant, la benzédrine, une forme d’amphétamine, a été publié en 1937 dans l’American Journal of Psychiatry par le médecin Charles Bradley. Les médicaments autorisés par les autorités régulatrices, comme la Food and Drug Administration aux ÉtatsUnis ou l’Agence européenne du médicament comprennent des produits dits stimulants (amphétamines, méthylphénidate [MPH]) et des produits non stimulants (atomoxétine, guanfacine) (Cortese, 2018). Ces derniers sont disponibles en pharmacie avec une ordonnance dans la plupart des pays occidentaux. En France toutefois, seul le MPH est délivré dans les pharmacies. L’atomoxétine est disponible avec une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) et les amphétamines ainsi que la guanfacine ne peuvent pas être prescrites pour le TDAH. Au niveau mondial, le MPH est le traitement de première intention chez les enfants et les adolescents. Chez les adultes, il s’agit du MPH et des amphétamines. Ces produits agissent en augmentant dans les régions préfrontales l’action de la noradrénaline et de la dopamine.

Les psychostimulants entraînent souvent une baisse d’appétit. Il faut surveiller la croissance staturo-pondérale mais la taille et le poids ultimes à l’âge adulte ne semblent pas affectés. La sécurité cardiovasculaire des médicaments stimulants et de l’atomoxétine a fait l’objet de débats. Toutefois, les études de cohorte n’ont pas trouvé d'augmentation des accidents cardiovasculaires graves après la prise de médicaments pour le TDAH chez les enfants ou les adultes, bien que les stimulants et l’atomoxétine aient été associés à de légères augmentations de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. Les patients prennent souvent le traitement pendant les jours d’école ou de travail, mais pas pendant les vacances. La nécessité de poursuivre le traitement médicamenteux doit être régulièrement réévaluée, car les symptômes du TDAH tendent à diminuer avec la maturation cérébrale.

— Marc-Antoine CROCQ

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