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TROUBLES DÉPRESSIFS

Étiopathogénie des troubles dépressifs

Les facteurs ayant un rôle déclenchant ou véritablement étiologiques dans les troubles dépressifs sont multiples et intriqués : biologiques, génétiques, psychologiques et sociaux notamment. Ils ne sont pas exclusifs les uns des autres. Leurs interactions restent mal comprises à ce jour.

Facteurs génétiques

Il existe une vulnérabilité génétique aux troubles dépressifs qui peut être favorisée par des événements de vie stressants. Toutefois, l’influence des facteurs génétiques est moins marquée pour les troubles dépressifs que pour les troubles bipolaires.

Facteurs neurobiologiques

Les recherches neurobiologiques ont mis en évidence la diminution du fonctionnement des systèmes monoaminergiques (noradrénergique, sérotoninergique et dopaminergique) chez les patients souffrant de troubles dépressifs. Une désynchronisation chronobiologique et des troubles de fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien ont également été décrits. Des troubles du fonctionnement thyroïdien sont aussi habituels. Selon un modèle de vulnérabilité-stress (Post), des stress aigus de plus en plus minimes seraient susceptibles d’entraîner des épisodes dépressifs via une dysrégulation du système glucocorticoïde. L’augmentation de l’imprégnation glucocorticoïde a des effets neurotoxiques car elle modifie le métabolisme du glucose et l’activation des circuits glutamatergiques. De même, le stress conduit à une diminution des taux et de l’expression du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF pour brain-derivedneurotrophic factor), un facteur de croissance impliqué dans la survie des neurones du cerveau mature.

Dégénérescence neuronale 

La répétition des épisodes dépressifs conduit à une dégénérescence neuronale et à des modifications morphologiques des structures cérébrales. Celles-ci pourraient être liées aux effets de l’excès d’imprégnation glucocorticoïde, probablement secondaire au stress chronique. Une atrophie hippocampique a été mise en évidence dans plusieurs études. Elle est corrélée au nombre de jours de dépression que le patient connaît au cours de sa vie. Des modifications du cortex préfrontal (avec une diminution du nombre, de la densité et de la taille des cellules gliales et des neurones), une diminution de l’épaisseur du cortex et une diminution du volume amygdalien ont également été mises en évidence. On peut penser que ce processus de dégénérescence neuronale est réversible, voire qu’il peut être prévenu par les traitements de la dépression.

Facteurs psychologiques

Les facteurs psychologiques interviennent dans l’étiopathogénie, le déclenchement, l’expression et la pérennisation des troubles dépressifs. Le rôle des facteurs de stress et des facteurs de personnalité y est essentiel.

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Écrit par

  • : professeure de psychiatrie, faculté de médecine Paris Saclay, chef du service hospitalo-universitaire de psychiatrie de Bicêtre, APHP, directrice de l'équipe Inserm Moods

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