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TROUBLES DÉPRESSIFS

Traitements des troubles dépressifs

Diagnostiquer une dépression pathologique nécessite l’identification du syndrome dépressif, de son retentissement sur la vie du patient ainsi que l’exclusion d’une tristesse non pathologique, de fluctuations thymiques sans syndrome constitué. La mise en place d’une thérapeutique adaptée requiert également d’avoir évalué le contexte de la dépression, identifié d’éventuelles comorbidités, recherché une affection organique concomitante ou causale, apprécié la qualité de l’entourage et l'importance du risque de suicide. Les épisodes dépressifs bien traités guérissent partiellement ou totalement en quelques semaines. Leur prise en charge est donc fondamentale. Le meilleur traitement d’un épisode dépressif repose sur l’association d’un traitement médicamenteux et d’une psychothérapie. Il peut être conduit en ambulatoire ou à l'hôpital.

En dépit de sa gravité, le trouble dépressif récurrent est aujourd’hui insuffisamment traité à travers le monde. Même parmi les patients qui sont correctement diagnostiqués, soit environ un quart des personnes souffrant de trouble dépressif caractérisé, seulement un tiers d’entre eux se voit prescrire un traitement médicamenteux, et parmi ceux-ci, seulement un quart un traitement antidépresseur. Pour ces derniers, la durée de traitement est le plus souvent insuffisante. En résumé, on peut estimer que moins de 10 % des patients déprimés reçoivent un traitement adapté.

Traitements biologiques

Les médicaments antidépresseurs font l’objet d’une importante littérature. On distingue habituellement trois phases dans le traitement antidépresseur : une phase aiguë (4 à 6 semaines), une phase de consolidation (environ 1 an) et une phase de traitement prophylactique de prévention des récurrences.

Le traitement au long cours de prévention des récurrences doit être envisagé après trois épisodes dépressifs ou deux épisodes rapprochés ou sévères. Il n’existe pas de consensus sur la question de la durée de ce traitement (Kupfer et al, 2012) et les facteurs nécessitant son maintien sont multiples : une histoire familiale comportant des troubles thymiques, le nombre d’épisodes antérieurs, leur sévérité et en particulier le risque suicidaire ou la présence de symptômes psychotiques au cours de l’épisode, le retentissement fonctionnel, mais aussi l’existence de symptômes résiduels, la présence de pathologies associées, et la tolérance au traitement (Keller et al, 1994 ; Corruble et al, 2005). L’amélioration de l’observance thérapeutique est un enjeu essentiel dans le cas des traitements antidépresseurs au long cours (Corruble et Hardy, 2003). Elle repose essentiellement sur l’information et l’éducation des patients à propos de la maladie elle-même, de ses signes prodomaux et de ses traitements.

Les médicaments thymorégulateurs sont prescrits afin de prévenir les épisodes thymiques dans le cas des troubles bipolaires. Mais, ils ont également fait la preuve de leur utilité dans la prévention des récurrences des troubles dépressifs. Les sels de lithium sont quant à eux utilisés comme stratégie d’adjonction dans les dépressions résistantes, pour potentialiser les effets des antidépresseurs.

Les sismothérapies sont réservées aux pathologies très sévères ou résistantes aux autres traitements. Elles permettent d’obtenir plus de 90 p. 100 de résultats positifs dans les épisodes dépressifs, avec un délai d’action inférieur à celui des antidépresseurs.

Thérapeutiques psychologiques

En phase aiguë d’un trouble dépressif, la psychothérapie de soutien, les psychothérapies cognitivo-comportementales, les thérapies interpersonnelles sont efficaces. La psychothérapie en phase aiguë consiste surtout en un soutien destiné à montrer au malade que son entourage est conscient de sa souffrance, que son état pathologique est[...]

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Écrit par

  • : professeure de psychiatrie, faculté de médecine Paris Saclay, chef du service hospitalo-universitaire de psychiatrie de Bicêtre, APHP, directrice de l'équipe Inserm Moods

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