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TROUBLES DU LANGAGE ORAL CHEZ L'ENFANT

Les TSLO : quel devenir ?

Il est par essence infiniment variable compte tenu de la diversité des tableaux initiaux, même lorsque les conditions de prise en charge sont optimales. Les données issues de la clinique et toutes les études anglo-saxonnes illustrent cette diversité. Certains enfants répondant aux critères de TSLO à 5 ou 6 ans n’auront pas ou peu de séquelles sur le plan du langage oral en fin de primaire. D’autres, plus rares, garderont à long terme des séquelles entravant l’intelligibilité. Certains enfants acquièrent facilement la lecture grâce à une prise en charge précoce et spécialisée. Même mis en place tardivement, après 9 ou 10 ans, un programme pédagogique et rééducatif très ciblé permet à certains enfants ayant un TSLO non lecteurs d’apprendre à lire rapidement. D’autres enfants présenteront une dyslexie associée à leur TSLO ou garderont des séquelles variables en langage oral et (ou) écrit, en termes de vitesse, précision, compréhension de lecture ou orthographe. L’acquisition du nombre, du calcul mental, et particulièrement de la résolution des problèmes, est souvent altérée. En plus de la qualité de la prise en charge, l’existence et la sévérité de troubles associés, d’un déficit de l’intelligence verbale et (ou) de la compréhension du langage oral entravent souvent les apprentissages scolaires. En bref, tout peut se voir, depuis une normalisation jusqu’à l’existence de séquelles responsables de situations de handicap.

Pour résumer, le respect des âges clés et la qualité des actions menées ainsi que l’évaluation rigoureuse de leurs effets optimisent le pronostic de ces enfants. Tout enfant avec un TSLO peutapprendre à lire grâce au programme rééducatif et pédagogique intensif. L’évaluation précise, en fin de primaire, des séquelles, des compétences de l’enfant et de ses limites guide l'orientation scolaire et les compensations nécessaires pour lui permettre la meilleure autonomie.

Évidemment, la perspective futuriste serait de pouvoir le plus précocement possible dépister les troubles, préciser leur cadre diagnostique, anticiper leur devenir, grâce à la clinique et aux techniques d’exploration développées au tournant du xxie siècle (potentiels évoqués, imagerie cérébrale, génétique). La compréhension de ces troubles se précise plus que l’anticipation du pronostic individuel. Surtout, il n'existe pas de traitement spécifique susceptible de guérir les patients. En l’état, le problème tient à l’absence de protocole de recherche dont les effets seraient attestés ; ces recherches doivent encore être conduites. Si certaines ont été initiées, elles restent peu nombreuses au regard de l’importance de la littérature sur la dyslexie.

En l’absence de traitement curatif, il faut progresser sur le respect du dépistage précoce des symptômes aux différents âges clés, sur la démarche préventive puis sur le diagnostique et la prise en charge, sans anticiper l’avenir. L’accès à cette démarche pour tous les enfants, l’information des parents de la situation à chaque étape de la vie de l’enfant ainsi que leur accompagnement doivent encore être améliorés. Il en est de même de l’accès aux soins sur tout le territoire et dans tous les environnements, lors des étapes nécessitant une rééducation intensive. La coordination des soins, entre le médical et l’école, et la guidance familiale doivent être renforcées à l’aide d’équipes expertes accessibles.

L’évaluation rigoureuse des programmes de prévention doit être développée afin d’agir tôt sur la part sensible aux stimulations. Les évaluations rigoureuses des soins, peu développées dans la littérature internationale, et quasi inexistantes en France, doivent être valorisées par les instances de recherche clinique, afin de clarifier les actions, leurs bénéfices et limites.

Enfin,[...]

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Séance d’orthophonie - crédits : BSIP/ Universal Images Group/ Getty Images

Séance d’orthophonie