TROUBLES DYSEXÉCUTIFS
La notion de fonctionnement exécutif renvoie à un ensemble de processus cognitifs dont le rôle principal est de faciliter notre adaptation aux situations nouvelles et/ou complexes, en particulier lorsque nos automatismes d’action ne s’avèrent plus adaptés à la situation. En effet, bien que la plupart de nos activités quotidiennes puissent être réalisées de façon routinière et sans y prêter une attention particulière (par exemple, mettre sa voiture en marche et la sortir du garage), un certain nombre de situations nécessitent, pour produire un comportement efficace et approprié à l’environnement, l’intervention de mécanismes de contrôle (par exemple, s’engager sur une chaussée à forte circulation lorsqu’on débouche d’une route secondaire).
Les déficits du fonctionnement exécutif et leur évaluation
Nos capacités exécutives sont très sensibles à différents types d’atteintes cérébrales (traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, tumeur cérébrale, maladie neurodégénérative…). Une atteinte exécutive peut se traduire par des symptômes très variés. En effet, le terme « fonctionnement exécutif » regroupe une série de processus cognitifs distincts (inhibition, flexibilité, mise à jour de l’information en mémoire, catégorisation, raisonnement inductif, planification…), qui interviennent de façon spécifique selon les caractéristiques de la situation nécessitant le recours aux processus contrôlés. L’intégrité de ces différents processus s’évalue, dans un contexte clinique et selon les plaintes du patient, au moyen de tests dits « exécutifs ». Un trouble dysexécutif se traduira soit par un important ralentissement lors de la production des réponses correctes, soit par un nombre anormalement élevé d’erreurs.
Par exemple, la fonction générale du processus exécutif d’inhibition est d’empêcher que des informations non pertinentes ne viennent perturber la tâche en cours. Les capacités d’inhibition sont classiquement évaluées au moyen de l’épreuve de Stroop, pendant laquelle la personne doit dénommer la couleur avec laquelle sont écrits des noms de couleur qui désignent une couleur différente de celle avec laquelle ils sont écrits (par exemple, le mot « bleu » écrit en vert). Il s’agit donc d’inhiber le mécanisme de lecture au profit de celui, moins automatique, de dénomination. Un patient dysexécutif présentera un ralentissement important des temps de réponse et/ou un nombre important d’erreurs (lire le mot au lieu de dénommer la couleur).
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Écrit par
- Fabienne COLLETTE : docteure en psychologie et sciences de l'éducation, directrice de recherche au Fonds de la recherche scientifique de Belgique
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