Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS (TOC)

Origines des TOC

Comme pour d’autres pathologies médicales et psychiatriques, le poids génétique de la maladie semble indiscutable (Stewart et al., 2013) mais des facteurs environnementaux contribuent probablement au renforcement des processus psychopathologiques dans le TOC, ce qui souligne l’intérêt de l’étude épigénétique des interactions gène-environnement pour leur compréhension.

Cependant, des études neuroscientifiques dans le domaine de la neuropsychologie cognitive montrent que l’origine de cette maladie serait liée à une anomalie des structures cérébrales profondes, celles notamment du striatum, qui empêche l’individu de filtrer certaines informations. Notre cerveau est capable d’exécuter des actions de manière très précise en résonance étroite avec des processus de pensée, ou « cognitions ». Ces cognitions accompagnées ou non d’émotions, sont appelées les fonctions exécutives. Certaines structures de la partie frontale de notre cerveau, en particulier le cortex préfrontal (CPF), semblent en charge de ces fonctions exécutives. Dans le TOC, tout se passe comme si le CPF se trouvait perturbé dans l’exécution de ces fonctions par des informations non filtrées par la partie la plus enfouie de notre cerveau, ledit striatum, un des « noyaux » du cerveau « sous-cortical ». Les réseaux neuronaux établissant le lien entre cerveau profond et cerveau superficiel (cortex) se trouvent ainsi perturbés par des informations parasites avec lesquelles le CPF doit composer, ce qui empêche une prise en compte correcte du contexte de l’environnement.En neuro-imagerie, le marqueur du TOC le plus fiable semble concerner l’hyperactivité du cortex orbito-frontal (COF), ce qui pourrait suggérer la difficulté du cerveau du patient souffrant de TOC à discriminer le message envoyé par les structures sous-corticales.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur des Universités, praticien hospitalier

Classification

Autres références

  • PSYCHOLOGIE CLINIQUE DES TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS

    • Écrit par
    • 1 065 mots

    Les obsessions et les rituels sont décrits depuis très longtemps : par exemple, la scrupulosité morbide – qui peut s’apparenter à la rumination obsessionnelle – rapportée par les moines, en médecine les « monomanies raisonnantes » d’Esquirol ou encore la folie du doute notée par Legrand du Saulle évoquent...

  • PSYCHOPHARMACOLOGIE

    • Écrit par et
    • 7 007 mots
    ...rispéridone, l’aripiprazole et l’olanzapine, ont également des propriétés stabilisatrices de l’humeur, comme nous l’avons vu. Chez les patients souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) sévère, les antipsychotiques atypiques peuvent être utilisés en adjonction en cas de résistance à un traitement antidépresseur....
  • PSYCHOTHÉRAPIES

    • Écrit par
    • 7 358 mots
    • 1 média
    ...anxieuse et aboutir ainsi à une modification du comportement par un processus d’habituation. Cette méthode est très utilisée pour soigner les phobies ou les troubles obsessionnels, en forçant par exemple le patient à toucher des objets sales ou supposés contaminés. L’immersion peut se faire en imaginant une...
  • TECHNIQUES DE STIMULATION CÉRÉBRALE

    • Écrit par
    • 3 598 mots
    ...antérieur, alors que dans l’anorexie mentale, on vise le cortex cingulaire subcallosal. Différentes cibles ont été utilisées pour les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, avec des résultats comparables : le bras antérieur de la capsule interne, le noyau caudé, le noyau accumbens ou le noyau...
  • TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES

    • Écrit par
    • 7 267 mots
    • 2 médias
    ...et les comportements d’automutilation. Des troubles de la personnalité ou certains de leurs traits sont également fréquents dans les TCA (environ la moitié des cas), notamment la personnalité obsessionnelle compulsive dans l’anorexie mentale et la personnalité borderline dans la boulimie.