Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TROUBLES SEXUELS

Les défaillances sexuelles féminines

Au contraire des difficultés sexuelles masculines qui sont facilement perceptibles, les symptômes sont invisibles chez la femme qui se plaint de troubles sexuels, qu’il s’agisse de troubles du désir ou de difficultés à parvenir à l’orgasme. Ainsi, la difficulté pour l’homme de savoir si sa partenaire a éprouvé un orgasme est réelle lorsque les amants viennent de faire connaissance : certaines manifestations ostentatoires de désir ou de plaisir ne traduisent pas nécessairement un orgasme (qui peut de surcroît être simulé, au contraire de l’orgasme masculin), alors que des femmes peu expressives et démonstratives peuvent au contraire éprouver des orgasmes intenses. Comme toujours en matière de sexualité, la confiance, la communication, le lâcher-prise, l’attention et l’écoute de l’autre sont les clés d’une relation réussie.

Troubles de l’orgasme chez la femme

L’orgasme est un paroxysme d’excitation et de plaisir qui accompagne ou suit une stimulation sexuelle, sans que les sensations se limitent aux zones génitales et même aux sensations corporelles : lorsque l’orgasme est intense, il peut provoquer une véritable extase, avec modification passagère de l’état de conscience et sensations mentales accompagnatrices. Au point que certaines femmes peuvent jouir par stimulation de zones non génitales, voire par la seule richesse de leur imagination. Au contraire de ce qui se produit chez l’homme, la retombée de l’excitation n’est ni rapide, ni immédiate, l’orgasme féminin n’étant pas suivie d’une période réfractaire, certaines femmes étant même pluriorgasmiques (succession d’orgasmes dans une même séquence sexuelle).

Les distinctions des différents types d’orgasme (vaginal, clitoridien, point G à la face antérieure du vagin) selon le point de départ de la stimulation ne sont guère pertinentes dans l’abord sexologique et n’ont guère permis de progresser quant à la connaissance et à la compréhension de l’orgasme féminin, qui constitue pourtant l’expérience émotionnelle la plus élaborée des fonctions physiologiques. Sa survenue est incontrôlée, fugace et brève, mais intense émotionnellement, le retour à l’état antérieur pouvant être long.

Souvent confondue de façon impropre avec la frigidité (voir plus loin), l’anorgasmie se définit par l’incapacité ou la difficulté d’obtenir un orgasme par une stimulation sexuelle, quelle qu’elle soit. Il s’agit d’un trouble fréquent, représentant environ 20 p. 100 des motifs de consultation en sexologie et touchant, selon le DSM-5, de 20 à 40 p. 100 des femmes selon le milieu culturel (le trouble est moins fréquent en Europe et en Amérique du Nord qu’en Asie de l’Est). Une enquête menée exclusivement en France (Bajos et Bozon, 2008) montre logiquement une augmentation de cette difficulté avec l’âge et en particulier en période post-ménopausique, ainsi qu’une variation importante, dans les classes d’âge jeunes ou moyennes, les pourcentages passent d’environ 5 p. 100 des femmes pour une difficulté constante à 25 voire 30 p. 100 pour une difficulté occasionnelle.

Selon les classifications psychiatriques, le trouble n’est diagnostiqué que lorsque la difficulté ou l’impossibilité d’obtenir l’orgasme est rencontrée dans 75 à 100 p. 100 des occasions (qu’il s’agisse de masturbation ou de relations sexuelles), ou encore que les sensations orgasmiques se trouvent considérablement diminuées, affadies, par rapport aux expériences antérieures.

D’un point de vue thérapeutique, on observe deux grands cas de figure, selon que l’anorgasmie est primaire (à l’extrême, la femme n’a jamais connu l’orgasme) ou secondaire, parfois purement relationnelle, liée à un contentieux dans le couple, à un changement de partenaire, ou à tout autre facteur intercurrent (chirurgie, accouchement, épisode dépressif…).[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • KRAFFT-EBING RICHARD VON (1840-1902)

    • Écrit par
    • 293 mots

    Psychiatre allemand. Après des études de psychologie et de médecine en Suisse, puis en Allemagne où il est l'élève de Griensinger, Krafft-Ebing est nommé professeur de psychiatrie, successivement à Strasbourg, à Graz et enfin à Vienne, où il remplace Meynert en 1889. Quoique peu favorable...

  • OBÉSITÉ (psychologie)

    • Écrit par
    • 1 132 mots

    En 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini l’obésité comme une accumulation excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé. L’indice de masse corporelle (IMC) et la mesure du tour de taille permettent de déterminer le niveau d’adiposité et la répartition des tissus adipeux....

  • PARAPHILIES ET TROUBLES PARAPHILIQUES

    • Écrit par
    • 6 450 mots

    Les paraphilies sont des fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, des désirs, des impulsions ou des comportements sexuels atypiques survenant de façon répétée et intense et impliquant des objets inanimés, la souffrance ou l’humiliation de soi-même ou de son partenaire, des personnes...

  • PERVERSIONS (psychanalyse)

    • Écrit par
    • 2 590 mots
    • 1 média

    La perversion se définit classiquement comme déviation de l'instinct sexuel. Aussi son étude systématique s'est-elle donné pour objet d'offrir une classification descriptive. C'est ainsi que doivent être comprises les œuvres considérables de Krafft-Ebing, de Henry Havelock Ellis et des divers auteurs...