Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TSUNAMIS

La génération

La rupture sismique est modélisée par l'accumulation des contraintes tectoniques dues aux déplacements relatifs des plaques le long d'un plan de plus grande fragilité jusqu'à la cassure.

Les dimensions horizontales de la déformation du fond de l'océan (plusieurs dizaines à plusieurs centaines de kilomètres) sont généralement très supérieures à la profondeur de l'océan, ce qui conduit à une déformation de la surface de l'eau identique à celle du fond. L'océan est ainsi considéré comme une mince couche se mettant en mouvement sur l'ensemble de son épaisseur. Par ailleurs, on considère cette déformation comme instantanée, la vitesse de rupture d'une faille étant dix fois supérieure à la vitesse de propagation des ondes. Ainsi, la déformation de la surface de l'océan est calculée à partir du déplacement statique vertical du fond de l'océan.

La plupart des séismes générateurs de tsunamis se produisent sur le pourtour du Pacifique dans les zones de subduction, où une plaque océanique glisse sous une autre plaque généralement continentale.

Certains tsunamis, appelés « tsunamis earthquake », pourtant dévastateurs, sont dus à des séismes de faible magnitude, souvent à peine ressentis à terre, comme ce fut le cas au Nicaragua en 1992 ou à Flores (Indonésie) en 1994. Ces séismes, appelés « tsunamis earthquake », sont de deux types.

Les premiers ont pour origine une rupture dans un milieu mécaniquement faible, en particulier dans les zones d'accrétion sédimentaire. Le séisme se caractérise par sa lenteur, la vitesse de rupture étant réduite (1 km/s au lieu de 3 km/s environ). L'origine de la forte excitation du tsunami s'explique par la faiblesse de la rigidité du milieu (le coefficient de cisaillement chute d'un facteur 2 à 4), ce qui conduit à un déplacement relatif plus élevé pour un même moment sismique.

Les seconds sont liés à un effondrement, consécutif au séisme, de masses sédimentaires dans la fosse océanique voisine. Ce type d'événement s'est produit le 1er avril 1946 au large des îles Aléoutiennes, créant le plus grand tsunami du xxe siècle dans le Pacifique. Les vagues ont alors atteint une hauteur de 35 mètres.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
  • : docteur en géophysique interne
  • : ingénieur-chercheur

Classification

Médias

Simulation numérique du tsunami du 22 mai 1960 généré au large des côtes chiliennes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Simulation numérique du tsunami du 22 mai 1960 généré au large des côtes chiliennes

Enregistrement du marégraphe de Tahiti après le séisme du 22 mai 1960 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Enregistrement du marégraphe de Tahiti après le séisme du 22 mai 1960

Autres références

  • ALERTE SISMIQUE ET TSUNAMIS

    • Écrit par
    • 351 mots
    • 1 média

    La sismologie joue un rôle très important dans la réduction de l'impact des grands séismes sur nos sociétés. Les ondes sismiques se propagent beaucoup plus rapidement qu'un tsunami en pleine mer ; elles apportent donc une information cruciale sur la source sismique avant l'arrivée du tsunami sur les...

  • TSUNAMI EN ASIE DU SUD

    • Écrit par
    • 293 mots
    • 1 média

    Le 26 décembre 2004, à 1 h 58 française, un séisme sous-marin d'une amplitude de 8,9 sur l'échelle ouverte de Richter provoque en Asie, dans le nord-est de l'océan Indien, un tsunami (série de vagues géantes) terriblement meurtrier. À partir de l'épicentre, localisé près...

  • TSUNAMIS ET SÉISMES DE SUBDUCTION

    • Écrit par
    • 1 908 mots
    • 2 médias

    En moins de sept ans, trois catastrophes majeures associant séisme de grande puissance et tsunami transocéanique ont profondément marqué les esprits par le nombre de victimes et l'ampleur des dégâts générés. En 2004, un tremblement de terre de magnitude supérieure à 9 soulève un tsunami de grande...

  • FUKUSHIMA-DAIICHI CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE

    • Écrit par
    • 2 584 mots
    • 2 médias

    Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 s'est produit à 80 kilomètres au large des côtes nord-est de l'île d'Honshū au Japon. Il a engendré un tsunami d'une amplitude exceptionnelle. Ces événements naturels, qui ont fait quelque vingt mille victimes, ont provoqué à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi,...

  • CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE FUKUSHIMA-DAIICHI, en bref

    • Écrit par
    • 408 mots
    • 1 média

    Le 11 mars 2011, un puissant tremblement de terre (magnitude 9) se produit à 80 kilomètres au large de Honshū, l'île principale du Japon, dans le Pacifique. Le séisme provoque la coupure de l'alimentation électrique de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, entraînant l'arrêt automatique...

  • CATASTROPHES

    • Écrit par
    • 7 372 mots
    • 3 médias
    Le 26 décembre 2004, en quelques heures, un tsunami a ravagé les côtes de sept pays d'Asie du Sud-Est, causant 240 000 morts ou disparus, détruisant des centaines de milliers d'habitations et de bâtiments publics et privant d'abri plus de 2 millions de personnes. Les vagues meurtrières ont suscité un...
  • CATASTROPHES NATURELLES (notions de base)

    • Écrit par
    • 2 855 mots
    • 12 médias
    Un tsunami (du japonais tsu-nami, « vague de port ») est une vague engendrée par une déformation du fond des océans due à un séisme sous-marin (ou à une éruption volcanique ou à un glissement de terrain). Les vagues, espacées de quelques minutes à une heure, peuvent traverser tout un océan à la vitesse...
  • Afficher les 20 références