TSUNAMIS
Les tsunamis générés par des glissements de terrain
Les vagues créées par des effondrements sous-marins ou par l'arrivée en mer de glissements de terrain aériens sont dangereuses localement, pour des volumes effondrés de quelques millions de mètres cubes. On peut ainsi citer de nombreux exemples dans les fjords norvégiens ou dans les baies de l'Alaska, et le cas, équivalent en milieu continental, de la vallée du Vajont (Italie) en 1963, où 3 000 personnes furent tuées par une vague générée à la suite d'un effondrement de terrain dans un réservoir de barrage.
Les tsunamis d'origine volcanique sont rares mais très meurtriers. Parmi eux, le tsunami consécutif à l'éruption du Krakatoa (Indonésie) en 1883, qui entraîna l'effondrement de la moitié du cône volcanique, déclenchant ainsi une gigantesque avalanche de plusieurs kilomètres cubes. Le tsunami généré ravagea plusieurs centaines de kilomètres de côte dans le détroit entre Sumatra et Java et fit plus de 30 000 victimes. À proximité de la source, la hauteur de vague a été estimée à 40 mètres, les baies situées dans le détroit furent touchées par des vagues de 10 à 15 mètres de hauteur.
Les effondrements sous-marins à l'origine de tsunamis se distinguent des effondrements aériens par leur extraordinaire volume, qui peut atteindre plusieurs milliers de kilomètres cubes. Pour les événements anciens, les glissements de terrains sont souvent repérés à partir des dépôts à terre laissés par les tsunamis, qui arrachent des sédiments côtiers ou marins lors de la submersion. Ainsi, on retrouve les traces de tsunamis en mer du Nord, créés par les effondrements sous-marins de Storegga au large de la Norvège, ou sur les îles Hawaii, où des dépôts de tsunami ont été retrouvés à plus de 300 mètres d'altitude.
En France, un tsunami mineur, de quelques mètres de hauteur, fut observé en octobre 1979 dans la Baie-des-Anges. Le glissement de terrain s'est produit au large de Nice, se transformant par la suite en courant de turbidité.
Le séisme de magnitude 7 survenu en juillet 1998 en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été suivi d'un tsunami dévastateur tuant plus de 2 200 personnes. Depuis, des campagnes océanographiques ont révélé, à une vingtaine de kilomètres de la côte, un glissement de terrain sous-marin de plusieurs kilomètres cubes déclenché par le séisme. Ce glissement est à l'origine de la vague destructrice qui a déferlé quelques minutes après le séisme, avec une hauteur dépassant 10 mètres sur un segment de côte de quelques kilomètres. Ce type d'événements montre que les systèmes d'alerte actuels ne prennent pas en compte ce risque. Seule une étude détaillée des fonds sous-marins dans cette région sismiquement active aurait pu éviter ce drame.
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015 - Hélène HÉBERT : docteur en géophysique interne
- Philippe HEINRICH : ingénieur-chercheur
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