TUBERCULOSE
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Présentation de la tuberculose
Formes cliniques
N’importe quel organe peut être atteint par la TB, mais ce sont les formes pulmonaires qui ont reçu le plus d’attention en raison de leur fréquence (plus de la moitié des localisations tuberculeuses), de leur rôle dans la propagation de la maladie et donc de l’importance du diagnostic précoce pour limiter cette dernière.
La TB pulmonaire peut se manifester de façon variable : soit par des lésions situées essentiellement dans les lobes supérieurs et les segments postérieurs des poumons ; soit par une pneumonie tuberculeuse liée à l’ensemencement massif de BK dans le parenchyme pulmonaire sain à partir d’une lésion excavée ; soit encore par la présence de multiples petites lésions nodulaires au niveau des poumons (miliaire tuberculeuse), associées à une dissémination du BK par le sang dans tout l’organisme.
Les formes de TB extrapulmonaire, dont le diagnostic peut être plus difficile à établir, voient leur fréquence augmenter dans des contextes épidémiologiques aussi différents que ceux de l’Inde, des États-Unis ou de l’Union européenne. La TB extrapulmonaire rassemble des atteintes très diverses (ganglionnaire, osseuse, hépatique, digestive, uro-génitale, méningée, pleurale, péritonéale, péricardique) parmi lesquelles les formes ganglionnaires et pleurales sont les plus fréquentes, suivies par les formes ostéo-articulaires (surtout rachidiennes) et uro-génitales. Les formes extrapulmonaires, d’autant plus fréquentes chez les PVVIH que leur immunodépression est profonde, sont le plus souvent disséminées (avec des localisations pulmonaires et extrapulmonaires concomitantes).
Les symptômes classiques de la « tuberculose maladie » sont des symptômes généraux tels que les manifestations fébriles (fièvre objectivée, sensation de chaud-froid, sudations nocturnes), un amaigrissement, une grande fatigue, une perte de l’appétit, accompagnés potentiellement des symptômes liés aux organes atteints. Par exemple, au niveau pulmonaire, on retrouve de la toux, des crachats avec du sang (hémoptysies), un essoufflement ou une gêne thoracique. En cas d’atteinte ostéo-articulaire, notamment rachidienne, des douleurs sont observées dans la zone d’infection des disques intervertébraux et des vertèbres adjacentes (« mal de Pott »).
Diagnostic
Tuberculose maladie
Si les examens radiologiques peuvent montrer des lésions pulmonaires ou autres, la détection microbiologique de la TB en laboratoire à l’aide des tests recommandés par l’OMS est essentielle car elle permet de poser un diagnostic correct et est nécessaire pour tester la résistance aux médicaments afin de garantir le traitement le plus efficace.
L’examen direct au microscope, la culture du BK, et l’examen anatomo-pathologique du prélèvement réalisé au sein de l’organe atteint restent les examens de référence.
Cependant, l’examen direct au microscope n’est pas toujours positif (< 30 % des cas avérés), ce qui entraîne des retards, voire une absence de diagnostic. Les techniques de biologie moléculaire par détection de certains gènes de l’ADN mycobactérien complètent les moyens de diagnostic traditionnels permettant non seulement d’obtenir un diagnostic rapide (entre 2 et 24 heures) mais aussi de détecter simultanément la présence de gènes de résistance à certaines molécules antituberculeuses. L’OMS a rédigé des orientations pratiques pour la sélection des tests moléculaires disponibles, conçues pour être utilisées dans tous les pays du monde, après adaptation au système de santé local.
Infection tuberculeuse latente
On connaît moins bien l’ITL que la « tuberculose maladie », et sa prise en charge est moins bien intégrée dans la pratique des professionnels de la santé. Par ailleurs, les décisions relatives au diagnostic et au traitement de l’ITL reposent surtout[...]
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Écrit par
- Jean Cyr YOMBI : professeur, chef de service de médecine interne et maladies infectieuses aux cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles (Belgique), coordinateur du centre de référence VIH/SIDA
- Émilie DUPONT : infectiologue au sein du service de médecine interne générale et maladies infectieuses du Grand hôpital de Charleroi (Belgique), consultante externe aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles (Belgique)
Classification
Médias
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