TUBERCULOSE
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Prévention de la tuberculose
La TB n’est pas toujours facile à diagnostiquer et sa prise en charge est délicate, longue et coûteuse. De meilleures interventions préventives pourraient avoir un effet substantiel sur notre capacité à diminuer la morbidité et la mortalité associées à la TB et à limiter sa propagation. Avant les antibiotiques, la prévention sociale et architecturale (ensoleillement des lieux de vie, circulation de l’air…) a été l’outil dominant. De nos jours, si ces aspects restent très importants, le traitement de la « tuberculose maladie » reste la principale modalité de prévention de la transmission dans la plupart des régions du monde. Or, pour prévenir la transmission de la TB, nous devons cesser de nous concentrer uniquement sur les personnes très malades et examiner aussi les états pathologiques antérieurs en identifiant les personnes atteintes d’une ITL à risque de développer une « tuberculose maladie » afin de les traiter préventivement. À côté des traitements antituberculeux décrits précédemment, d’autres interventions viennent compléter les mesures préventives et contribuent à la lutte contre la TB.
Vaccination
Le BCG (pour bacille Calmette-et- Guérin), seul vaccin disponible contre le BK, est une souche vivante atténuée, dérivée de Mycobacterium bovis appartenant au complexe Mycobacterium tuberculosis et principale cause de tuberculose bovine. Ce vaccin a été développé par Albert Calmette et Camille Guérin à l’Institut Pasteur entre 1908 et 1920, pour prévenir la TB pulmonaire et extrapulmonaire, notamment chez l’enfant. C’est en 1921 que le BCG fut administré pour la première fois par voie orale à un enfant, et en 1927 qu’est publiée, dans les Annales de l’Institut Pasteur, la statistique attestant de son efficacité. Depuis, de nombreux pays ont intégré des stratégies de vaccination différentes dans leurs programmes nationaux, mais le BCG reste le vaccin le plus largement administré au monde. L’OMS recommande l’administration intradermique du BCG aux nouveau-nés dès que possible après la naissance dans les pays ou les milieux dans lesquels l’incidence de la TB est élevée.
Accélérer le développement de nouveaux vaccins représente un élément crucial des efforts mondiaux visant à contrôler l’épidémie de TB, y compris la propagation des souches de BK résistantes. Plusieurs vaccins candidats sont en cours d’essais cliniques : il s'agit notamment des vaccins de rappel (conçus pour renforcer l'effet du BCG) et des vaccins « d'amorçage » (destinés à remplacer le BCG). Idéalement, un vaccin antituberculeux efficace de nouvelle génération devrait pouvoir prévenir l’infection initiale par le BK, l’ITL et (ou) la progression vers la maladie. Il reste encore de nombreuses voies de recherche à explorer en termes, par exemple, de diversification des antigènes utilisés, de supports vaccinaux, de voies d’administration et de types de réponses immunitaires induites.
Support nutritionnel
La malnutrition est un facteur de risque important de TB et de nombreuses études suggèrent que la supplémentation nutritionnelle réduirait ce risque.
Isolement
Le degré de contagion de la TB peut être estimé à partir de la positivité des différents examens microbiologiques qui reflètent la charge mycobactérienne (examen microscopique, PCR, culture). Plus cette charge est importante, plus la contagiosité est grande. Les patients dont l’examen microscopique des prélèvements respiratoires est positif sont clairement contagieux, mais ceux dont l’examen microscopique est négatif peuvent également être source de contamination. Il existe en outre des patients décrits comme des « superdisséminateurs ». En revanche, les enfants sont en général peu contagieux.
L’isolement aérien de toute personne présentant une TB contagieuse (atteinte pulmonaire ou des voies aériennes[...]
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Écrit par
- Jean Cyr YOMBI : professeur, chef de service de médecine interne et maladies infectieuses aux cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles (Belgique), coordinateur du centre de référence VIH/SIDA
- Émilie DUPONT : infectiologue au sein du service de médecine interne générale et maladies infectieuses du Grand hôpital de Charleroi (Belgique), consultante externe aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles (Belgique)
Classification
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