TULLE
Ville de taille modeste, avec 15 200 habitants (en 2013), Tulle est la préfecture du département de la Corrèze.
Située dans la vallée très encaissée de la Corrèze, à la confluence de la Solane et de la Céronne, la ville a connu un grand essor au Moyen Âge, comme en témoigne la morphologie urbaine actuelle. Ancienne capitale du Bas-Limousin, elle dut sa prospérité essentiellement au commerce, mais aussi à l'artisanat. Dès le xviie siècle, Tulle se spécialise dans deux domaines qui vont faire sa fortune : le textile (avec le célèbre point de Tulle, pour la dentelle) et, surtout, la fabrication d'armes légères. La Manufacture royale est fondée en 1777 et la réputation des armes de Tulle ne se démentira plus.
Devenue préfecture, la ville concentre les fonctions administratives et, en 1801, avec ses 9 300 habitants, Tulle est, de loin, la plus importante ville du département. L'arrivée du chemin de fer, en 1871, stimule l'activité commerciale, et, dès 1891, on recense 19 000 habitants. C'est l'apogée de la ville. Elle devient bipolaire, avec un centre ancien – où se concentrent les fonctions commerciales, religieuses et administratives – et un quartier industriel qui se développe grâce au succès de ses fabrications de fusils (Chassepot, Gras, Lebel).
Toutefois, Tulle subit de plus en plus cruellement la concurrence de Brive, bien mieux située au contact de l'Aquitaine et du Massif central. Les périodes de crise proviennent des fluctuations des commandes militaires, qui dépendent elles-mêmes des conflits armés. Pendant la Première Guerre mondiale, la Manufacture a employé jusqu'à 4 700 ouvriers, et les périodes de l'entre-deux-guerres et de la guerre froide ont été fastes. Tulle reste la première ville industrielle de la Corrèze jusqu'à la chute du Mur de Berlin, époque où s'amorce un déclin rapide. Désormais, l'activité essentielle de Tulle est tertiaire, et surtout administrative, tandis que Brive, qui a su diversifier ses activités, est devenue la première ville industrielle du département.
Mais Tulle a su profiter du désenclavement du Limousin : située à proximité du carrefour autoroutier de l'A20 et de l'A89, elle faisait partie, jusqu’en 2015, d'un des deux ensembles urbains majeurs de la région (Limoges et Brive-Tulle). Elle devra peut-être redéfinir sa place dans la grande région Nouvelle-Aquitaine. Avec une aire de chalandise couvrant 50 000 habitants, Tulle s'emploie à créer une dynamique urbaine nouvelle, par la réhabilitation de son centre ancien, l'amélioration du cadre de vie, l'offre de services de plus en plus diversifiés – avec, entre autres, une antenne universitaire, une École nationale de musique et de danse – et la création d'emplois. Quelques entreprises nouvelles se sont implantées à Tulle, comme l'imprimerie de la Défense (en 2003), tandis que d'autres se maintiennent grâce à leur savoir-faire (Maugein, dernière entreprise artisanale de fabrication d'accordéons en France).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Olivier BALABANIAN : professeur des Universités, agrégé, docteur d'État, professeur de géographie à l'université de Limoges
Classification
Médias
Autres références
-
ORADOUR-SUR-GLANE
- Écrit par Charles-Louis FOULON
- 990 mots
- 1 média
Petite commune rurale située près de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, Oradour-sur-Glane est connue en raison du massacre qui y a été commis durant la Seconde Guerre mondiale, le 10 juin 1944. Ce crime de guerre coûta la vie à 643 personnes. La politique d’extermination et de...