Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TUNISIE

Nom officiel

République tunisienne (TN)

    Chef de l'État

    Kaïs Saïed (depuis le 23 octobre 2019)

      Chef du gouvernement

      Ahmed Hachani (depuis le 1er août 2023)

        Capitale

        Tunis

          Langue officielle

          Arabe

            Unité monétaire

            Dinar tunisien (TND)

              Population (estim.) 11 965 000 (2024)
                Superficie 163 610 km²

                  Des origines à l'indépendance

                  L'Antiquité

                  La Tunisie actuelle, l'ouest du Maghreb, fut, durant l'Antiquité et le Moyen Âge, la porte ouverte de l' Afrique du Nord sur le monde, par où pénétrèrent les civilisations phénicienne, romaine et arabo-islamique.

                  Les Berbères et Carthage

                  Le peuplement du territoire fut important aux temps paléolithiques. Le Néolithique ne semble pas antérieur à 4 000 ans avant l'ère chrétienne. À l'aube des temps historiques, la population était formée de Berbères, groupés en tribus nomades ou sédentaires, au genre de vie néolithique.

                  À la fin du IIe millénaire, les Phéniciens, peuple sémite de la côte de la Syrie et du Liban, se lancèrent dans le commerce maritime en Occident. Ils créèrent une série d'escales sur la côte africaine : lieux de mouillage, comptoirs temporaires, établissements permanents enfin, dont le premier fut, semble-t-il, Utique. Les Tyriens fondèrent, selon la tradition grecque, Carthage en 814 avant J.-C. ou seulement, d'après certains archéologues, au milieu du viiie siècle. Après des débuts obscurs, Carthage domina au vie siècle la vie maritime et commerciale de la Méditerranée occidentale. Des guerres l'opposèrent aux Grecs aux ve et ive siècles, aux Romains ensuite. Les côtes furent alors frangées d'établissements puniques, et l'aristocratie carthaginoise se tailla de beaux domaines ruraux dans le nord-est du pays, le cap Bon notamment. Les Berbères de l'intérieur furent durement traités.

                  Les guerres puniques qui, de 264 à 146, opposèrent Rome à Carthage, avaient pour enjeu la domination de la Méditerranée occidentale et non celle du territoire africain. Après la destruction de Carthage par Scipion Émilien en 146 avant J.-C., les Romains créèrent cependant une province d'Afrique, limitée au nord-est de la Tunisie actuelle. Pendant un siècle, jusqu'à la dictature de César, ils s'en désintéressèrent.

                  Carthage s'était peu préoccupée de son arrière-pays africain. Elle le marqua pourtant beaucoup et, même après sa chute, sa civilisation pénétra chez les Berbères. Au iie siècle avant J.-C., le royaume numide de Massinissa et de ses fils s'étendit sur le Constantinois, ainsi que sur l'ouest et le sud de la future Tunisie ; le punique fut sa langue de culture, les villes furent administrées, comme Carthage, par des suffètes. Baal et Tanit, assimilés à Saturne et à Junon, furent les divinités les plus populaires de l'Afrique romaine où le punique était encore parlé dans les campagnes au ve siècle de l'ère chrétienne.

                  La période romaine

                  Amphithéâtre romain de la cité antique de Thysdrus - crédits : Kucharz/ ullstein bild/ Getty Images

                  Amphithéâtre romain de la cité antique de Thysdrus

                  La conquête romaine s'acheva quand César annexa le royaume numide en 46 avant J.-C. Il décida la restauration de Carthage, sous la forme d'une colonie romaine. D'autres colonies furent créées par Auguste, mais ce ne fut que sous les Flaviens (69-96) que commença l'essor de l'Afrique romaine. Les confins sahariens furent occupés, les nomades contenus ou sédentarisés. Sous les Antonins, au iie siècle après J.-C., on note un net développement agricole, l'extension des olivettes, le défrichement de vastes terroirs. L'Afrique fournissait à Rome une grande partie de son ravitaillement en blé. Le trait dominant de cette période est un essor urbain sans précédent. Les ruines des villes montrent l'ampleur de cette urbanisation : Sbeitla, Mactar, Dougga, El-Djem, Bulla Regia et, bien entendu, Carthage. Ces cités, souvent d'origine punique, se romanisèrent aussi juridiquement : leurs habitants reçurent la citoyenneté romaine.

                  L'apogée fut atteint sous les Sévères (193-235), dynastie d'origine africaine. La romanisation s'accéléra ainsi que l'extension des villes, grâce à la prospérité économique fondée surtout sur l'exportation de produits agricoles vers l'Italie.[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : professeur des Universités en science politique
                  • : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
                  • : Professeur d'histoire contemporaine à l'Université-Paris-IV-Sorbonne
                  • : chargé d'enseignement à l'université de Lille
                  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I
                  • : politologue, chercheuse associée au laboratoire SIRICE, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Tunisie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Tunisie : drapeau

                  Tunisie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Tunisie : carte physique

                  Toujane, Tunisie - crédits : H. Eid/ AKG-images

                  Toujane, Tunisie

                  Autres références

                  • TUNISIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                    • Écrit par
                    • 12 424 mots
                    • 24 médias
                    Au moment où la Libye accédait à l'indépendance et allait grossir les rangs du groupe afro-asiatique à l'O.N.U., les questions marocaine et tunisienne faisaient irruption sur cette même scène dans des conditions infiniment plus dramatiques. Les positions de départ avaient été clairement affirmées...
                  • AFRIQUE ROMAINE

                    • Écrit par et
                    • 9 564 mots
                    • 10 médias
                    ...en main fut affirmée par les opérations d'arpentage, réalisées par les agrimensores, auxquelles furent soumises différentes portions de ce territoire. On distingue trois systèmes principaux couvrant la plus grande partie de la Tunisie actuelle où se situent les exemples les mieux connus. Du nord au...
                  • ALGÉRIE

                    • Écrit par , , , et
                    • 41 835 mots
                    • 25 médias
                    Le FLN ayant établi ses bases arrière en Tunisie, l'aviation française décide d'y pourchasser les « rebelles » algériens et, le 8 février 1958, bombarde le village tunisien de Sakiet Sidi Youcef. Il y aura de nombreuses victimes civiles. La France se retrouve isolée sur le plan international, souvent...
                  • BEN SALAH AHMED (1926-2020)

                    • Écrit par
                    • 1 033 mots

                    Homme politique et syndicaliste tunisien.

                    Né le 13 janvier 1926 dans une famille de la petite bourgeoisie de Mouknine, dans le Sahel tunisien, Ahmed ben Salah se lance, ses études terminées, dans l'action syndicale. Il se révèle rapidement comme un animateur de l'Union générale des travailleurs...

                  • Afficher les 44 références