TUNNEL DE BASE DU SAINT-GOTHARD
Des défis majeurs de ce tunnel
Le premier défi lié à cette réalisation concerne la durée du chantier : dix-sept ans, au cours desquels il a fallu s’adapter à plusieurs changements de réglementation, d’exigences techniques et de sécurité, ce qui a impliqué des modifications du projet au cours de la construction.
Les incertitudes géologiques et la faisabilité du projet ont représenté le deuxième défi majeur. Aucun tunnel n’avait jamais percé les Alpes à cette profondeur. En effet, avec quelque deux mille trois cents mètres de couverture montagneuse au-dessus de l'ouvrage et quinze mégapascals de pression d’eau, la faisabilité a été plusieurs fois remise en question. À cette profondeur, la température de la roche atteint 46 0C. Grâce à un système d’aération performant mis en place durant les travaux, celle, moyenne régnant sur ce chantier, était de l’ordre de 28 0C.
Le troisième défi majeur a été logistique, tant au niveau humain (effectif du chantier s’élevant au total à 2 600 personnes) que matériel, en raison de la longueur du tunnel : le temps de déplacement depuis l’entrée jusqu’au point d’arrivée pouvait atteindre soixante minutes pour le personnel et jusqu’à cinq heures pour acheminer le matériel et les matériaux en train. Ce défi logistique a forcé les entrepreneurs à développer des installations de chantier de toute nouvelle conception.
L’avancée simultanée des travaux de génie civil et d’équipement a nécessité l’élaboration de tous les projets en parallèle, véritable défi en matière de coordination, d’adaptabilité et de capacité de gestion des changements normatifs en cours d’œuvre.
Le dernier défi majeur a concerné la gestion et le recyclage des matériaux d’excavation. Les quelque 28,2 millions de tonnes de débris extraits (soit l’équivalent de six pyramides de Khéops) ont été triées afin de minimiser l’impact sur l’environnement. Plus d’un tiers de ces matériaux a été recyclé et remis dans le tunnel.
Vers 2020, avec la mise en service du tunnel de base du Ceneri, localisé plus au sud et dans le prolongement de celui du Saint-Gothard, cette ligne ferroviaire « de plaine » permettra de franchir les Alpes, de Zurich à Milan, en moins de trois heures.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel TOURNEBISE : directeur général de Lombardi France et Belgique
Classification
Média
Autres références
-
SAINT-GOTHARD COL DU
- Écrit par Paul GUICHONNET
- 833 mots
- 1 média
« Portier des Alpes », le col du Saint-Gothard surclasse tous les autres passages par le volume de son trafic ferroviaire et routier et par la liaison directe qu'il établit entre la plaine centrale du Pô et l'Europe du Nord. Deux éléments géopolitiques ont fait sa fortune : d'abord la naissance...
-
SUISSE
- Écrit par Bernard DEBARBIEUX , Frédéric ESPOSITO , Encyclopædia Universalis , Bertil GALLAND , Paul GUICHONNET , Adrien PASQUALI et Dusan SIDJANSKI
- 24 372 mots
- 9 médias
...qui donnent accès à l’Italie, axes d’importance majeure pour la Suisse depuis l’alliance fondatrice (1291) des premiers cantons situés sur la route du Saint-Gothard. Le peuple suisse en a décidé autrement. Il a obtenu que deux tunnels dont les entrées se situent à basse altitude soient creusés sous le...