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TUNNEL SOUS LA MANCHE

Description de l’ouvrage

Les tunnels

Coupe du tunnel sous la Manche - crédits : Encyclopædia Universalis France

Coupe du tunnel sous la Manche

La liaison fixe transmanche est un système complexe constitué en fait de trois tunnels parallèles de 50,5 kilomètres de longueur – dont 37,9 sous la mer –, de leurs interconnexions et de deux terminaux, soit une emprise totale de 53 kilomètres. Ce système est desservi par 159 kilomètres de voies principales et 50 kilomètres de voies secondaires à la norme UIC (Union internationale des chemins de fer) : écartement des voies de 1,435 mètre, alimentation électrique par courant alternatif monophasé à 25 kV/50 Hz.

Les sondages et travaux préparatoires ont commencé en mars 1986. Les installations de surface, le fonçage et l’équipement du gigantesque puits de Sangatte sont réalisés entre 1986 et 1988. Les opérations de forage des tunneliers débutent par le tunnel de service le 15 décembre 1987 côté britannique et le 28 février 1988 côté français. La jonction est réalisée le 1er décembre 1990 : les équipes française et britannique se rejoignent alors dans la galerie de service (à 15,6 km de la France et à 22,3 km de l’Angleterre), créant ainsi la première continuité entre l’Angleterre et le continent. Les deux tunnels principaux sont achevés par la jonction du tunnel sud, le 28 juin 1991. En mars 1993, l’ensemble des équipements est en place. Les travaux de finition, de réception et les essais peuvent alors s’engager. L’ouvrage est achevé le 10 décembre 1993, après six années de travaux.

Tunnel sous la Manche : jonction dans le tunnel de service - crédits : AFP

Tunnel sous la Manche : jonction dans le tunnel de service

Tunnel sous la Manche : entrée et sortie côté français - crédits : Groupe Eurotunnel

Tunnel sous la Manche : entrée et sortie côté français

Le tunnel de service, localisé au centre de l’ouvrage, a un diamètre interne de 4,80 mètres. Il a été foré comme une galerie pilote pour le creusement des tunnels principaux de plus grande dimension (7,60 m de diamètre interne chacun), auxquels il est relié tous les 375 mètres. Il joue un triple rôle : il permet l’évacuation, le refuge et l’arrivée des secours en cas d’accident ; il est utilisé chaque jour par les personnels d’entretien et de maintenance – les véhicules se déplaçant dans la galerie de service sont de petits camions sur pneus guidés automatiquement (système de transport du tunnel de service, STTS) et qui peuvent ainsi circuler et se croiser sans risque, malgré la faible largeur du tunnel – ; il assure un rôle dans la ventilation de l’ouvrage en étant constamment en surpression par rapport aux tunnels principaux, constituant ainsi un refuge sûr en cas d’incendie.

Les terminaux

Le terminal français Victor-Hugo, situé à Coquelles, dans le Pas-de-Calais, couvre une superficie de 650 hectares et est accessible par l’autoroute A16. Le terminal britannique Charles-Dickens, localisé à Cheriton, dans le Kent, est plus étroit (150 hectares) et relié à l’autoroute M20. Les terminaux comprennent les lignes à grande vitesse reliant le tunnel aux réseaux nationaux, les boucles et les quais nécessaires au chargement et déchargement des navettes, les péages et les zones de contrôle, des surfaces commerciales ainsi que les bâtiments et aires d’entretien.

Le matériel ferroviaire

Le tunnel sous la Manche est utilisé, d’une part, par les navettes du groupe Eurotunnel et, d’autre part, moyennant péage, par les trains des réseaux ferroviaires.

Les trains de marchandises ont été les premiers à franchir le tunnel en service commercial le 1er juin 1994. Ils circulent de préférence la nuit ou durant les heures creuses afin de ne pas perturber le trafic.

Les navettes d’Eurotunnel, appelées shuttles, transportent des véhicules routiers et leurs passagers. On distingue les navettes « poids lourds », uniquement destinées aux camions, et les navettes « passagers », réservées aux véhicules de tourisme (voitures, motos, caravanes, camping-cars et autocars).

Les navettes poids lourds, entrées en service commercial le 25 juillet 1994, se composent de trente-deux wagons au maximum. Chacun d’entre eux, d’une longueur de 20 mètres, peut supporter un semi-remorque[...]

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Inauguration du tunnel sous la Manche - crédits : Chesnot/ Witt/ SIPA

Inauguration du tunnel sous la Manche

Traverser la Manche - crédits : BNF, département Estampes et photographie

Traverser la Manche

Tunnel sous la Manche : chronologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tunnel sous la Manche : chronologie

Autres références

  • CALAIS

    • Écrit par
    • 1 035 mots
    • 3 médias

    Le développement de Calais, qui comptait 73 504 habitants en 2012 et 96 594 pour son agglomération, a presque toujours dépendu de sa position remarquable, au plus près des côtes anglaises. Ce n'est pas un hasard si le détroit, ou « pas » en langage picard, aujourd'hui traversé par un tunnel, qui...

  • CHEMINS DE FER

    • Écrit par , et
    • 12 423 mots
    • 10 médias
    La décision de construire le tunnel sous la Manche conduisait à devoir développer des rames à grande vitesse compatibles avec les infrastructures, classiques ou nouvelles, des trois pays concernés (France, Belgique et Royaume-Uni), mais qui devaient satisfaire en outre des contraintes spécifiques au...
  • DÉTROITS ET ISTHMES

    • Écrit par
    • 6 042 mots
    • 5 médias
    ...Europe où la mobilité des biens et des personnes est de plus en plus aisée, les détroits deviennent des maillons des transports à longue distance. Le tunnel sous la Manche, inauguré en 1994, a permis le raccordement des réseaux routiers et de trains à grande vitesse entre la Grande-Bretagne et la France,...
  • TRANSPORTS - Transports et risques

    • Écrit par
    • 8 640 mots
    • 7 médias
    ...devra donc disposer de scénarios issus de l'expérience (malheureuse), ou les imaginer pour un système tout à fait nouveau comme cela a été le cas pour le tunnel sous la Manche. L'exemple de l'ouvrage franco-britannique est particulièrement illustratif puisqu'un travail de groupe très élargi – comprenant...