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TUPI

Indiens d'Amérique du Sud qui parlent des langues appartenant à la famille tupi. Au moment de la conquête, les Tupi étaient dispersés dans une vaste région qu'ils avaient atteinte au cours de migrations relativement récentes. Les Tupi étaient divisés en trois sous-groupes : les Tupinamba et les Guarani, dispersés le long de la côte atlantique et sur la partie de l'intérieur qui s'étend de l'embouchure de l'Amazone au Río de La Plata ; les tribus localisées le long du Tocantins et du Xingu ; enfin, les tribus qui habitaient dans la région du Tapajoz et du Madeira. Les Tupi du cours supérieur de l'Amazone étaient liés culturellement à la région de la Montaña. Les langues tupi ont influencé le vocabulaire des populations brésiliennes et le guarani est devenu l'une des deux langues parlées au Paraguay.

Les Tupi pratiquent une horticulture sur brûlis et cultivent surtout le manioc, le maïs, la patate douce et l'arachide. Cette activité est complétée par la chasse et par la pêche aussi bien que par la cueillette. La technologie est simple. Ils fabriquent généralement de la vannerie tissée, bien que les Parintintin et les Cawahib fassent simplement leurs paniers avec des feuilles de palmier. La poterie existe chez tous les Tupi et, chez les Guarani, elle est décorée de motifs géométriques complexes. Le coton est couramment utilisé, surtout pour la confection des hamacs.

Les armes les plus courantes sont l'arc et la flèche, le javelot, la massue ; dans l'est du Brésil, on utilisait le bouclier. Certains groupes de Guarani occidentaux ont adopté le vêtement des populations andines, tandis que les Indiens de la forêt vont presque nus et portent des peintures corporelles et de riches ornements en plumes.

Les villages sont en général composés de plusieurs maisons plurifamiliales ; mais, dans quelques tribus de la région du Xingu, chaque famille a sa maison. Des maisons des hommes se trouvent chez les Mundurucu. Les villages étaient défendus par des palissades à l'époque où les guerres intertribales étaient fréquentes.

Les tribus de langue tupi sont patrilinéaires. Le village est dirigé par un chef et il existe aussi des chefs de maisons. Mais les hommes les plus puissants sont les chamanes.

Les Tupi étaient anthropophages et mangeaient leurs prisonniers de guerre. La religion accorde la première place aux êtres surnaturels que sont le héros civilisateur et les esprits ou démons de la brousse. Les chamanes soignent les maladies, dirigent les cérémonies, prédisent l'avenir et prétendent aussi contrôler les phénomènes naturels.

Le mythe de la terre sans mal, commun à toutes les populations de langue tupi, a été à l'origine de plusieurs migrations qui commencent avant l'arrivée des Européens et qui persistent au cours du xxe siècle. Il s'agit de mouvements messianiques fondés sur des mythes indiens et qui, apparemment, ne doivent rien à la culture occidentale, si ce n'est que les souffrances infligées aux Indiens ont stimulé leur désir d'évasion. Les promoteurs de ces mouvements, ou messies, exigeaient une confiance absolue en leur pouvoir, et les Tupi, assurés de l'impunité et de l'immortalité, étaient capables d'affronter tous les périls. Ces migrations cherchaient à atteindre la terre sans mal, lieu où le héros civilisateur s'était retiré après avoir créé le monde et apporté aux hommes les connaissances nécessaires à leur survie. Là se rendaient également, après leur mort, certains hommes privilégiés (guerriers et chamanes). La terre sans mal est le paradis terrestre et le seul refuge qui resterait aux hommes à la fin du monde. Les Tupi croyaient au retour cyclique des cataclysmes universels et tout événement inattendu était considéré comme un présage.

— Susana MONZON

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