TURIN
La capitale du Piémont est située au confluent du Pô et de la Doire Ripaire, dans une région où convergent les multiples vallées issues des Alpes occidentales et dont les communications avec les pays limitrophes de l'Italie (par de grands tunnels), avec le Milanais et avec le littoral ligure sont aisées. L'attraction de Turin s'exerce presque sans partage sur l'essentiel du territoire piémontais (près de 4,4 millions d'habitants en 2006), à l'exception des marges orientales, où l'influence de Milan prend le relais ; c'est le cas d'Alessandria et de la vallée d'Ossola à Novare.
Capitale d'un royaume de Piémont-Sardaigne incluant la Savoie, puis, jusqu'en 1864, du royaume d'Italie alors en formation, Turin a vu le développement industriel relayer heureusement son rôle politique. Avec la construction des voies ferrées, la ville a d'abord suscité l'installation diffuse d'industries variées en bordure des Alpes. Puis, l'essor de l'hydro-électricité a privilégié son développement propre au détriment des vallées alpines. De cette phase de centralisation urbaine, Turin est passée à une phase d'expansion métropolitaine : une conurbation s'est créée, d'Ivrée au nord à Carmagnola au sud, incluant à l'ouest la vallée de Suse. La concentration excessive des activités nécessite de massives migrations pendulaires de travailleurs.
La locomotive de l'expansion industrielle turinoise fut l'établissement de F.I.A.T. (Fabbrica italiana d'automobili di Torino) ; l'entreprise, fondée en 1899, a connu une croissance décisive pendant la Première Guerre mondiale. Outre les grandes usines de l'industrie automobile (à F.I.A.T. s'est ajouté Lancia), un grand nombre de fabrications plus ou moins liées à la construction des véhicules sont apparues dans l'agglomération, depuis la fabrication des machines-outils, des pneumatiques et des accumulateurs jusqu'à celle des appareils électriques. Toutefois, l'industrie automobile a connu, depuis les années 1980, d'importantes pertes d'emplois, notamment à l'usine F.I.A.T. de Mirafiori. Turin est aussi un des grands centres italiens de la sidérurgie, de la métallurgie, des constructions aéronautiques et aérospatiales et industries électrotechniques, électroniques et informatiques. L'accumulation de capitaux a profité à tous les autres secteurs, à commencer par l'industrie alimentaire, une des plus anciennes de la ville, l'industrie textile, les industries chimiques, pharmaceutiques. Turin règne aussi sur la haute couture, l'édition, l'imprimerie italiennes.
La ville est passée de 250 000 habitants en 1881 à 857 433 en 2001. Le dynamisme démographique, le plus élevé d'Italie de 1951 à 1961 (+ 42 p. 100), s'est ensuite modéré et déplacé du centre vers la périphérie. L'immigration y pourvoit pour l'essentiel. L'agglomération s'est étendue non seulement en direction de l'ouest, à partir des premières usines F.I.A.T., Lingotto et Mirafiori, dont les friches industrielles sont en pleine reconversion, en direction de Rivoli le long de l'autoroute, mais de plus en plus vers Milan en aval du confluent de la Doire Ripaire (Settimo Chivasso, Settimo Torinese). La vieille ville du xixe siècle, au plan orthogonal hérité à travers les siècles du camp romain initial, et qui rassemble le secteur tertiaire, est entourée par les cités ouvrières. Seules la rive droite du Pô, les collines de Superga et de Moncaclieri gardent leur caractère de quartier de villas et de parcs étagés.
Turin fait figure, dans l'Italie, de ville financière, bancaire et universitaire, mais la fonction industrielle prédomine (produits de haute technologie). Ses fonctions administratives se limitent à la province du Piémont. L'amélioration[...]
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Écrit par
- Michel ROUX : professeur émérite
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Médias
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