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TUSHU JICHENG [T'OU-CHOU TSI-TCH'ENG]

« Compendium illustré des Temps anciens et modernes », le Tushu jicheng (le titre complet est Gujin tushu jicheng) est la plus grande et la plus utile des encyclopédies de la Chine. Réalisé de 1713 à 1723, publié en 1728, il comprend 10 000 chapitres (plus 40 chapitres pour l'index et 44 chapitres d'errata). L'édition originale comptait 5 020 fascicules. D'un format plus petit, la réédition de 1884 a réduit ce nombre à 1 728. Les deux éditions ont été faites avec des caractères mobiles de bronze coulés pour la circonstance (plus de 40 000 types, dix millions de caractères environ).

L'encyclopédie fut compilée sous les auspices impériaux par un certain Chen Menglei, grand érudit qui effectua ce travail au titre de la commutation d'une peine encourue pour un délit politique. Le travail fut commencé sous l'empereur Kangxi, et, à la mort de ce dernier, il était pratiquement terminé. Son successeur, l'empereur Yongzheng, qui avait une rancune personnelle contre Chen, exila celui-ci en Mandchourie, où il mourut, et fit rayer son nom de l'ouvrage auquel il avait consacré sa vie. Un lettré de la cour, un certain Jiang Dingxi, fut chargé de la publication, et c'est lui qu'on cite souvent comme auteur.

Les 6 109 articles du Tushu jicheng sont classés systématiquement en trente-deux sections, regroupées à leur tour en six catégories majeures : phénomènes célestes (calendrier, astronomie et mathématiques) ; géographie ; histoire et relations humaines ; arts et sciences (technique ; botanique et zoologie) ; littérature et philosophie ; économie politique (lois et institutions). À l'intérieur de chaque article, la matière est répartie en huit sections. Tout d'abord, le sujet est défini à l'aide de citations importantes, puisées aux meilleures sources et accompagnées très souvent d'illustrations, de plans et de cartes. Ensuite, une section est consacrée aux problèmes évoqués dans les livres orthodoxes (confucéens). Puis viennent, le cas échéant, des biographies, de la littérature, des citations choisies, des informations précises, mais moins importantes que celles qui figurent dans la première section ; le texte se termine par des notations connexes et des indications de sources non orthodoxes (bouddhistes et taoïstes). Chaque article est accompagné d'une table des matières et d'une bibliographie.

Comme toutes les encyclopédies chinoises, le Gujin tushu jicheng est surtout un compendium de sources littéraires ; mais son souci de la précision et de l'authenticité de l'information fait de cet ouvrage une somme magnifique de la civilisation chinoise.

— Kristofer SCHIPPER

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

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