TWENTE

Partie orientale de la province d'Overijssel, formant un saillant néerlandais en territoire allemand. Sa notoriété est due surtout à l'industrie textile.

Dès le xvii^e siècle, on travaillait à domicile le lin et la laine produits sur place pour le compte de négociants de Hollande. Au début du xix^e siècle, des entrepreneurs anglais introduisirent le travail du coton. Pourtant, la Twente était relativement éloignée des ports importateurs et dépourvue de houille, mais on pouvait importer à bon compte le charbon de la Ruhr par les canaux, et surtout la main-d'œuvre était experte et peu exigeante. La séparation de la Belgique et des Pays-Bas en 1830 et le protectionnisme néerlandais éliminèrent la concurrence belge sur le marché national. Quantité de petites firmes de filature et de tissage s'y installèrent au xix^e siècle, donnant naissance à une véritable nébuleuse cotonnière. Grâce au travail du coton, Enschede passait de 5 000 habitants à la fin du xix^e siècle à 154 000 habitants en 2006. Autour des usines textiles d'Enschede, d'Hengelo (81 000 hab.), d'Almelo, de Goor, d'Oldenzaal s'étalent des quartiers ouvriers dignes et monotones.

Plusieurs usines travaillent, outre le coton, la laine et les fibres synthétiques. Les gisements locaux de sel gemme sont à l'origine de la chimie minérale qui a des débouchés sur place dans le blanchiment et la teinturerie, particulièrement à Almelo. La petite mécanique (métiers textiles) est représentée à Hengelo et l'industrie du caoutchouc à Enschede. Les administrations provinciales et nationales, ainsi que l'Union européenne, ont entamé une action de restructuration de l'ancienne industrie textile et de la métallurgie dans la Twente, tant par le renforcement de la structure économique que par la promotion de la formation. L'université de la Twente est spécialisée dans la recherche sous contrat pour le compte d'entreprises.

— Claude MOINDROT