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TWENTIETH CENTURY FOX

William Fox, né en Hongrie en 1879, d'abord propriétaire d'un important circuit de salles de cinéma dans la région de New York, puis distributeur de films, devient producteur et s'installe à Hollywood dès 1914. À ses débuts dans la production, il lance la star Theda Bara – considérée comme la première vamp du cinéma – et devient exportateur de films dès 1919, alors qu'il étend déjà son circuit de salles aux États-Unis. En 1924, il transfère son infrastructure de production à l'ouest de Hollywood, et fonde ce qui sera nommé plus tard Century City. Peu d'œuvres singulières dans sa production des années 1920, à l'exception de films avec le couple Janet Gaynor-Charles Farrell et de quelques titres de Frank Borzage. Mais John Ford, Alan Dwan, Raoul Walsh tourneront pour Fox des dizaines de films, et c'est lui qui a fait venir Murnau aux États-Unis.

William Fox est un des premiers à investir dans le cinéma parlant, en s'associant à l'ingénieur Theodor Case pour développer la recherche sur le son optique. Son objectif premier est de produire des actualités cinématographiques parlantes, qu'il présente à partir de 1927. Armé de son brevet Movietone, il signe un compromis avec Western Electric et développe la production de longs-métrages sonores et parlants. C'est alors qu'il s'engage dans une bataille pour le rachat de la MGM, qui lui vaudra le désaveu des autorités veillant sur la concurrence, puis celui des financiers qui l'avaient soutenu jusqu'alors ; il est évincé en 1930 de sa propre compagnie, qui est gravement touchée par la crise boursière et par les dettes consécutives aux investissements dans l'exploitation. Jusqu'à sa mort, en 1952, il ne parviendra pas à reprendre pied dans le cinéma. Ses successeurs décident en 1935 de fusionner avec la Twentieth Century, créée récemment par Darryl Zanuck (de Warner) et Joe Schenck (de United Artists). C'est la naissance d'une compagnie encore en activité au début du xxie siècle, et l'une des plus importantes.

Pour la nouvelle Fox, l'âge d'or des studios est une ère de progression fondée sur des succès populaires, notamment les films de la star-enfant Shirley Temple, de la championne de patinage Sonja Henie (11 films de 1936 à 1943), du comique Will Rogers, mais aussi des films de John Ford (Les Raisins de la colère, La Route du tabac), de Tay Garnett, d'Henry King. Zanuck lance de nouvelles vedettes : Alice Faye, Betty Grable, Tyrone Power, puis Gregory Peck, Gene Tierney. Après la Seconde Guerre mondiale, le studio s'oriente davantage vers les films à contenu social, voire antiraciste (tournés par Elia Kazan) et vers le film noir – d'où quelques grandes œuvres signées Lubitsch, Mankiewicz, Preminger, Hathaway. Mais la grande époque des studios s'achève. La Fox lance la mode des nouveaux formats destinés à lutter contre la télévision et produit le premier film en cinémaScope, La Tunique (1953). Elle fait confiance à de nouveaux scénaristes, et investit dans les gros budgets. Mais si Le Jour le plus long est un succès, Cléopâtre s'avère une catastrophe économique, qui annonce d'autres échecs retentissants comme Dr. Dolittle.

Très endettée, la Fox rajeunit ses cadres et se refait une santé à partir des années 1960 avec La Mélodie du bonheur, Hello Dolly, M.A.S.H., Butch Cassidy et le Kid, Bananas, Little Big Man, Les Chiens de paille, French Connection, Zardoz. Il ne s'agit pas là d'une simple contribution au renouveau du cinéma américain : le studio parvient à rester indépendant des conglomérats plus longtemps que les autres, et il est le premier à créer sa filiale vidéo. C'est seulement en 1981 que la Fox est rachetée par un pétrolier du Colorado, Marvin Davis, qui investit dans l'industrie des loisirs, l'hôtellerie,[...]

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