- 1. La prototypographie
- 2. D'Alde Manuce à Robert Estienne
- 3. Du romain du Roi aux Didot
- 4. Révolution et romantisme
- 5. L'ère industrielle et l'Art nouveau
- 6. Débuts du design et « synthèse des arts »
- 7. Vers une Nouvelle typographie
- 8. Traditions britannique et française
- 9. Crispation idéologique et perpétuation du modernisme
- 10. Le recours à la tradition
- 11. Bouleversements technologiques et diversités graphiques
- 12. Réseaux, flux, numérisation
- 13. Le triomphe du numérique
- 14. Bibliographie
TYPOGRAPHIE
L'ère industrielle et l'Art nouveau
À partir de 1840, la révolution industrielle suscite l'expansion de la presse écrite et la profusion des travaux de ville. La conception du Clarendon par Robert Besley (1794-1876), vers 1845, ouvre la voie à la création de types spécialement destinés à la lecture des quotidiens dans des conditions d'impression moins rigoureuses que celles du livre. Toutefois, de nombreux éditeurs et imprimeurs, lassés des Didot et décontenancés par l'envahissement de la typographie à bon marché, font un triomphe aux « romains anciens » qui apparaissent à la fin des années 1850 sous l'intitulé d'Elzévir.
Préoccupé également de la perte de qualité des productions industrielles, le mouvement des Arts and Crafts en Angleterre, dans les années 1880, s'attache au renouveau de la tradition artisanale dans les métiers du livre et la typographie. William Morris (1834-1896) fonde l'imprimerie Kelmscott Press qui réalise des ouvrages de haute tenue, composés avec des caractères qu'il dessine : le Golden, inspiré du Jenson, et les types gothiques Troy et Chaucer. Le Private Press Movement suscite la renaissance de plusieurs caractères elzéviriens. À Paris, le peintre et décorateur Eugène Grasset (1845-1917) dessine dans cet esprit de nombreux ornements et vignettes, et un alphabet, le Grasset, édité en 1897 par la fonderie Peignot alors que triomphe l'Art nouveau. Ce mouvement artistique, qui se développe en Europe et aux États-Unis à la fin du xixe siècle, prétend intervenir dans tous les domaines des arts majeurs et appliqués. Ses principaux représentants, Otto Eckmann (1865-1902), Alfons Mucha (1860-1939), Henry van de Velde (1863-1957) ou Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) accordent une attention soutenue à la lettre, l'intégrant étroitement à leurs compositions. Mais l'essor de l'Art nouveau s'accompagne d'une profusion de types fantaisie aux dessins contorsionnés d'où peu de créations émergent, hormis l'Eckmann, publié par la fonderie Klingspor en 1900, ou la série des Auriol par la fonderie Peignot de 1901 à 1911.
Dès 1903, les Wiener Werkstätte (ateliers viennois), constitués autour de Josef Hoffmann (1870-1956) et Koloman Moser (1868-1918), auxquels contribue le calligraphe Rudolf Von Larisch (1856-1934) qui en supervise les travaux typographiques, impulsent un dessin et un emploi de la lettre s'harmonisant aux formes architecturales, s'opposant à l'aspect purement décoratif de l'Art nouveau.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel WLASSIKOFF : historien du graphisme et de la typographie, diplômé en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
Classification
Média
Autres références
-
ABSTRAITS DE HANOVRE
- Écrit par Isabelle EWIG
- 2 598 mots
- 1 média
...– cartes de membre, cartons d'invitation, papier à lettres, enveloppes, etc. –, tout en mettant leur savoir-faire au service de diverses entreprises. Schwitters invita les deux membres les plus actifs dans ce domaine, Domela et Vordemberge-Gildewart, à prendre part à la fondation, en 1928, du Ring neuer... -
AFFICHE
- Écrit par Michel WLASSIKOFF
- 6 817 mots
- 12 médias
...Le nombre d'ateliers, à Paris, passe de trente-six à la veille de la Révolution à deux cents en 1790, qui réalisent périodiques, pamphlets et affiches. Ces dernières, composées pour la plupart en alphabets Baskerville ou Didot, dont la rigueur s'accorde aux principes du temps, véhiculent devises et slogans,... -
AICHER OTL (1922-1991)
- Écrit par Axelle FARIAT
- 649 mots
-
APELOIG PHILIPPE (1962- )
- Écrit par Michel WLASSIKOFF
- 1 040 mots
Philippe Apeloig, né en 1962 à Paris, est un des auteurs les plus remarquables dans le domaine du graphisme en France. C'est également un typographe de premier plan : ses caractères qui contribuent à singulariser ses créations – affiches ou identités visuelles – sont désormais diffusés à l’échelle...
- Afficher les 33 références