TZELTAL
Les Indiens Maya de la famille linguistique tzeltal (372 000 en 2005) vivent dans les hautes terres du centre de l'État du Chiapas au Mexique — jusqu'à la frontière du Guatemala — dans des communautés fortement individualisées. D'abord indifférents à la conquête espagnole, parce que très peu touchés, les Tzeltal organisèrent au xviiie siècle une résistance armée, marquée par de nombreux massacres d'Espagnols. Marchant vers San Cristóbal las Casas, résidence des notables, les Indiens, après de violents combats, furent contraints à la retraite. D'autres révoltes eurent lieu en 1869, 1911 et 1932.
Tandis que la ville est le centre politique, religieux et commercial qui s'anime les jours de marché, et où habitent surtout les métis, l'habitat des Tzeltal est dispersé. Les maisons carrées au toit de chaume ou de palme et aux murs en roseaux ou en brique crue n'ont qu'une seule grande pièce avec toujours un autel familial ; souvent un bain de vapeur, utilisé à des fins hygiéniques et thérapeutiques, est attenant à la maison. Essentiellement agriculteurs, les Tzeltal cultivent le maïs sur brûlis avec un bâton à fouir ; la charrue est utilisée seulement pour les terres à blé. Ils cultivent aussi le manioc, les patates douces, le tabac, les haricots et le piment. Après les semailles, d'importantes cérémonies religieuses ont lieu pour assurer la bonne germination des graines. Dans les régions côtières, on cultive le coton et la canne à sucre.
Les femmes tissent sur un métier horizontal traditionnel les vêtements de la famille : blouses brodées et jupes bleues pour elles-mêmes, pantalons courts et chemises blanches pour les hommes. Elles fabriquent aussi une céramique brune assez réputée, tandis que les hommes font des objets en vannerie.
Le système traditionnel de parenté est celui des anciens Maya : clans patrilinéaires divisés en patrilignages.
La société tzeltal interdit l'accumulation des richesses : le surplus doit être dépensé en banquets et amusements pour la communauté.
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Écrit par
- Marie-France FAUVET : maître de conférences, chargée des collections américaines du musée de l'Homme, Paris
Classification
Autres références
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ANTHROPOLOGIE DE LA COMMUNICATION
- Écrit par Julien BONHOMME
- 4 200 mots
Le genre est en effet une construction sociale qui passe notamment par le langage. Chez les Tzeltal, un groupe maya du Chiapas (Mexique), les femmes ont par exemple tendance à éviter le désaccord frontal. Cela se traduit par l’usage de répétitions conversationnelles : la locutrice répète une partie du...