U.I.C.N.
L'Union mondiale pour la nature, autrefois appelée Union internationale pour la conservation de la nature (U.I.C.N.), a vu le jour après bien des péripéties. Elle s'inscrit dans le mouvement qui, au début du xxe siècle, porte certains responsables politiques ou scientifiques à proposer une réponse mondiale aux questions que se posent les peuples sur l'avenir du patrimoine naturel.
La période d'exaltation de la découverte, de la conquête de nouveaux territoires et des ressources semblant inépuisables s'achève. S'installent peu à peu l'inquiétude et la nécessité de réfléchir collectivement. Après la Convention internationale pour la protection des oiseaux, signée à Paris en 1902, le président des États-Unis, Theodore Roosevelt, propose, en 1909, l'organisation d'une conférence mondiale sur l'inventaire, la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources. Le projet n'a pas de suite. Il faudra attendre le 5 octobre 1948 pour que naisse, à Fontainebleau, sous les auspices de l'U.N.E.S.C.O., après bien des avatars et les meurtrissures de deux guerres mondiales, l'Union internationale pour la protection de la nature (U.I.P.N.) qui deviendra, en 1956, l'Union internationale pour la conservation de la nature puis, dans les années 1970, l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources et, enfin, l'Union mondiale pour la nature. Ce changement d'intitulé marque une évolution. En effet, l'homme ne se contente plus de protéger un patrimoine intangible, il doit agir en conservateur. « Il admet que la nature peut et doit être bouleversée au profit de la société humaine pour en assurer le développement. Mais cette exploitation doit se réaliser dans des limites raisonnables permettant le renouvellement des ressources naturelles. ». Cela conduira l'U.I.C.N., à la demande du programme des Nations unies pour l'environnement et d'autres agences internationales des Nations unies (F.A.O., O.M.S), à publier en mars 1980 La Stratégie mondiale de la conservation : la conservation de la nature pour un développement durable. Tombé hélas dans l'oubli, ce document introduisait pour la première fois dans les cénacles internationaux le concept de développement durable, élaboré par les commissions de l'U.I.C.N. à la fin des années 1970. Ce dernier, qui est devenu de nos jours très familier, est souvent attribué à tort au rapport de Gro Harlem Brundtland, publié par le P.N.U.E. en 1987, qui l'a popularisé. Cette notion est connue du public depuis la fameuse Conférence de Rio qui s'est tenue au Brésil en 1992.
Conçue initialement comme une organisation à caractère scientifique dont l'objet était de mettre en œuvre les données de la biologie moderne et d'autres sciences naturelles afin de préserver la nature et la diversité du vivant, elle se présente de nos jours comme une « alliance internationale des amis de la protection de la nature », ayant intégré dans ses activités les diverses dimensions de la préservation environnementale qui, outre le droit de l'économie de l'environnement, dépasse largement le strict cadre scientifique. L'U.I.C.N. rassemble 900 membres gouvernementaux et non gouvernementaux (institutions scientifiques, associations, etc.) venant de 138 pays. Sa préoccupation fondamentale est de « préserver la diversité biologique, pour elle-même mais aussi en tant que ressource essentielle de l'humanité ». La Convention internationale sur la diversité biologique, signée à Rio en 1992, est l'un des enfants de l'U.I.C.N., tout comme bien d'autres conventions internationales et programmes. C'est le cas par exemple du programme de recherche sur l'homme et la biosphère (Man and Biosphere, 1970), des Conventions sur les zones humides (convention[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre RAFFIN : docteur ès sciences, retraité de l'enseignement supérieur
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