U.R.S.S. Histoire institutionnelle
Le système politique mis en place en 1917 s'est effondré en 1991. Mikhaïl Gorbatchev, devenu secrétaire général du comité central du Parti communiste de l'Union Soviétique en mars 1985 et président de l' U.R.S.S. en mars 1990, a démissionné de ses deux fonctions : en août 1991 de son poste de secrétaire général du P.C.U.S., parce que le parti avait disparu, en décembre 1991 de son poste de président de l'U.R.S.S., parce que l'U.R.S.S. n'existait plus. Ce mouvement s'est précipité en 1991, mais il avait été préparé par une lente évolution du système établi dans les années 1920-1930 et maintenu après la Seconde Guerre mondiale.
Les cadres institutionnels
Trois types d'institutions liées les unes aux autres constituent le système politique soviétique : le parti, l'État (administration et soviets), les organisations sociales.
Le parti
Le « rôle dirigeant du parti » et le « centralisme démocratique » sont les deux principes fondamentaux qui gouvernent les missions et l'organisation interne du Parti communiste de l'Union soviétique.
Le rôle dirigeant du parti
Le rôle dirigeant du parti est un principe absolu ; il n'a connu aucune exception bien que son contenu réel ait pu changer au cours des années.
L'article 6 de la Constitution de 1977 donne au Parti communiste de l'Union soviétique, au sein du système politique, une place centrale : « Le Parti communiste de l'Union soviétique est la force qui dirige et oriente la société soviétique. »
Au Xe congrès du parti en mars 1921, Lénine l'avait clairement affirmé lorsqu'à l'occasion du débat sur le rôle des syndicats et la démocratie il écrivait dans un « Avant-projet de résolution sur la déviation syndicaliste et anarchiste » : « Seul le parti politique de la classe ouvrière, c'est-à-dire le Parti communiste, est en mesure de grouper, d'éduquer et d'organiser l'avant-garde du prolétariat et de toutes les masses laborieuses, laquelle est seule en mesure de résister aux inévitables oscillations petites-bourgeoises de ces masses, aux inévitables traditions et récidives de l'étroitesse corporative ou des préjugés corporatifs dans le prolétariat, et de diriger toutes les activités du prolétariat, c'est-à-dire de le diriger politiquement et, par son intermédiaire, diriger toutes les masses laborieuses. »
Quarante-sept ans plus tard, alors que les communistes tchécoslovaques reprochaient au parti d'avoir réalisé une concentration monopoliste du pouvoir et voulaient attribuer un rôle effectif à des organes représentatifs élus, le secrétaire général du P.C.U.S., Brejnev, réaffirmait la conception léniniste du rôle dirigeant du parti : « Seul le parti, armé de la théorie d'avant-garde, le marxisme-léninisme, déclarait-il dans un discours du 29 mars 1968, est capable de donner la solution juste aux problèmes, de définir avec exactitude les orientations principales les plus fondamentales du développement économique et social du pays. Seul le parti, soudé par l'unité de conception et d'action, possédant une grande expérience de l'activité politique et d'organisation, est capable d'orienter tout le travail d'édification du communisme vers le but fixé, de lui donner un caractère scientifiquement fondé et harmonieux. Seul le parti, étroitement lié aux masses des millions de travailleurs, est capable de rassembler les forces du peuple, la classe ouvrière, la paysannerie, les intellectuels pour résoudre avec succès les problèmes tant économiques que politiques. »
Cette conception fondamentale du système politique, pour laquelle toutes les décisions politiques importantes doivent être prises par le Parti communiste, est fortement ancrée chez les dirigeants soviétiques. Son origine se trouve dans la conception du parti[...]
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Écrit par
- Michel LESAGE : professeur à l'université de Paris-I, directeur de l'Institut de recherches comparatives sur les institutions et le droit du C.N.R.S.
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Médias
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