U.R.S.S. L'économie soviétique
Les tentatives de réforme et leurs résultats jusqu'en 1985
Les premiers essais furent dus à Khrouchtchev, entre 1958 et 1964, dans un style désordonné qui lui fut reproché. On doit tout de même le créditer d'avoir levé la masse de contraintes qui pesaient sur la paysannerie depuis la collectivisation forcée des années trente. Les réformes introduites en 1958 assouplirent la planification de l'agriculture, que l'on pouvait jusque-là assimiler à des ordres de réquisition. Les prix payés aux fermes collectives, les kolkhoz, furent relevés pour leur assurer un niveau minimal de rentabilité, la rémunération des kolkhoziens devint progressivement régulière et garantie, avec un niveau plus proche de celui des salaires ouvriers. Les paysans furent encouragés à développer l'exploitation de leur lopin de terre personnel, que le statut des kolkhoz leur avait attribué en jouissance en 1935, et qui constituait une source importante non seulement d'autoconsommation mais aussi d'approvisionnement des villes en produits.
Brejnev lança, en 1965, la première vague de réformes dans l'entreprise industrielle. Toujours soumises à l'exécution d'un plan, les entreprises étaient appelées à participer davantage à l'élaboration de ce dernier, et incitées à l'exécuter au mieux par un intéressement à leur profit. En même temps, la formation des prix fut rationalisée et dans une plus large mesure liée aux coûts. Les multiples variantes ultérieures de la réforme ne parvinrent jamais à dynamiser la gestion des entreprises. Celles-ci n'étaient pas assez autonomes pour devenir sensibles au profit. Les mauvais résultats n'étaient pas sanctionnés par la disparition des entreprises. Quant aux travailleurs, un système de rémunération très égalitaire, sans différenciation significative selon les fonctions ou selon les résultats, et une garantie de fait de l'emploi les rendaient peu sensibles aux incitations tendant à l'accroissement de productivité.
L'ère Brejnev (y compris la courte phase d'exercice du pouvoir par ses successeurs immédiats Andropov et Tchernenko, 1982-1985) se termina dans ce qui fut, par la suite, qualifié de « période de stagnation » par Gorbatchev, se référant non seulement au déclin des taux de croissance mais à l'enlisement des réformes.
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Écrit par
- Marie LAVIGNE : professeur émérite de sciences économiques, université de Pau
Classification
Autres références
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ORIGINE DE LA VIE : L'HYPOTHÈSE OPARINE-HALDANE
- Écrit par Stéphane TIRARD
- 2 541 mots
- 2 médias
...scientifique soviétique porte la marque de sa proximité avec le pouvoir, puisqu’il devient directeur de l’Institut de biochimie de l’Académie des sciences d’URSS en 1946, après avoir participé à son organisation en 1935. Par ailleurs, en tant que secrétaire académicien du département des sciences biologiques...