- 1. Années de formation et de survie (fin 1917-1921)
- 2. La parenthèse de la NEP (1921-1929)
- 3. Les années 1930, une décennie décisive
- 4. Le « second stalinisme » : de la guerre à la mort de Staline (1941-1953)
- 5. Les années Khrouchtchev (1953-1964)
- 6. L'obsession de la stabilité (1965-1985)
- 7. De la perestroïka à la fin de l'URSS (1985-1991)
- 8. Bibliographie
U.R.S.S. Histoire
Le « second stalinisme » : de la guerre à la mort de Staline (1941-1953)
La période de la guerre et de l'après-guerre dessine les contours d'un « second stalinisme », nationaliste, conservateur et expansionniste, distinct, par certains aspects, d'un « premier stalinisme » des années 1930, caractérisé par l'excès, la démesure, la terreur de masse, la volonté de mettre au pas à la fois la société, le parti et des administrations inefficaces. La présence de l'URSS dans le camp des vainqueurs donne au régime stalinien une formidable légitimité, tant sur le plan intérieur que sur le plan international.
L'URSS en guerre (1941-1945)
Durant les dix-huit premiers mois de la guerre (juin 1941-novembre 1942), l'URSS accumule les défaites. Après trois semaines de combats, les armées allemandes progressent de trois cents à six cents kilomètres, occupant les pays Baltes, la Biélorussie, l'Ukraine occidentale et la Moldavie. Le 24 septembre, après la chute de Smolensk, la Wehrmacht lance l'opération Typhon avec pour objectif Moscou. L'avance allemande est stoppée dans les faubourgs de Moscou en novembre. La première contre-offensive soviétique de la guerre (début décembre 1941-février 1942) permet de dégager Moscou et de reconquérir un peu de territoire. Cependant, au printemps de 1942, la situation reste alarmante : l'effondrement militaire des cinq premiers mois de la guerre se solde par l'occupation ennemie de régions vitales regroupant près de 40 p. 100 de la population et plus de la moitié du potentiel économique. Dans ces désastres militaires, la responsabilité de la direction du parti, et de Staline en particulier, est écrasante. Elle se situe à trois niveaux :
– une erreur globale d'appréciation de la menace nazie en juin 1941 ;
– une politique d'équipement de l'armée trop tardive ;
– une profonde désorganisation du corps des officiers à la suite des purges de 1937-1938.
D'avril à octobre 1942, l' Armée rouge connaît une nouvelle série de revers : en avril-juin, les Soviétiques échouent dans leurs tentatives de lever le blocus de Leningrad ; en juillet, les Allemands prennent Voronej, Rostov-sur-le-Don ; en août, ils foncent vers le Caucase, sans rencontrer de résistance. Le 23 août, la 6e armée de von Paulus atteint la Volga. Le 12 septembre, les Allemands lancent ce qu'ils espèrent être l'assaut final contre Stalingrad. La ville résiste cependant cinq mois durant, fixant les troupes de von Paulus, tandis que le maréchal Joukov réussit une manœuvre d'encerclement de l'ennemi, dont les lignes sont étirées entre Don et Volga. Lancée le 19 novembre, l'offensive soviétique obtient l'effet de surprise recherché : la 6e armée et une partie de la 4e armée allemandes sont encerclées. Le 2 février 1943, von Paulus capitule. La bataille de Stalingrad coûte, en six mois, 800 000 hommes aux forces de l'Axe. Ce tournant de la guerre s'amplifie en une avancée générale de l'Armée rouge sur un immense front qui va de Leningrad au Caucase. En février-mars 1943, Voronej, Koursk, Kharkov, le Donbass sont repris ; le blocus de Leningrad (au cours duquel 900 000 personnes ont péri de faim et d'épuisement) est desserré. En juillet 1943, la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale tourne, à Koursk, à l'avantage de l'Armée rouge. Cette victoire marque, six mois après Stalingrad, le second tournant de la guerre sur le front russe.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce revirement. Le premier est la réussite de la reconversion de l'économie soviétique, entièrement tournée vers l'effort militaire. Le Conseil de l'évacuation organise le déplacement de plus de 2 000 grandes entreprises des régions occidentales vers l'Oural, le Kazakhstan et la Sibérie. Plus de onze millions[...]
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Écrit par
- Nicolas WERTH : directeur de recherche au CNRS
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ORIGINE DE LA VIE : L'HYPOTHÈSE OPARINE-HALDANE
- Écrit par Stéphane TIRARD
- 2 541 mots
- 2 médias
...scientifique soviétique porte la marque de sa proximité avec le pouvoir, puisqu’il devient directeur de l’Institut de biochimie de l’Académie des sciences d’URSS en 1946, après avoir participé à son organisation en 1935. Par ailleurs, en tant que secrétaire académicien du département des sciences biologiques...