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UA (Union africaine)

Les fondements de l'unité continentale, dont les premiers jalons avaient été posés en 1961 par les groupes de Casablanca, de Brazzaville et de Monrovia, ont été réaffirmés et consacrés par la réunion d'Addis-Abeba en mai 1963. Il appartenait en effet à l'empereur Hailé Sélassié, chef de l'État africain dont l'indépendance était la plus ancienne, de battre le rappel pour « réveiller le géant africain ». Cette conférence des chefs d'État africains, dont l'idée avait été lancée par le président de la république de Guinée et à laquelle trente et un pays sur trente-deux alors indépendants (l'Afrique du Sud étant exclue pour racisme) étaient représentés, donna naissance à l'Organisation de l'unité africaine (O.U.A.). Celle-ci comptait en 2002, lors de son remplacement par l'Union africaine (U.A., décidé lors du sommet de Durban, en Afrique du Sud, tenu du 8 au 10 juillet 2002), tous les États d'Afrique, sauf le Maroc (qui quitte l'Organisation en 1984 lorsque la République arabe sahraouie est admise comme membre à part entière et la réintègre en 2017). Trois objectifs sont affirmés par la Charte de l'U.A. : « L'égalité souveraine des États membres, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et du droit inaliénable de chacun d'eux à une existence indépendante. » Ce dernier principe consacre l'intangibilité des frontières coloniales comme garantie de l'équilibre africain ; il introduit ainsi la règle de l'utiposseditis dans le droit international africain, qui se place par là à contre-courant de l'évolution actuelle du droit international. La Charte de l'U.A. se réfère à celle de l'O.N.U. et à la Déclaration universelle des droits de l'homme, et se donne pour but lointain d'établir l'unité africaine ; l'élimination du colonialisme, l'harmonisation des politiques des États (en matière de politique, de diplomatie, d'économie, de transport, de communications, d'éducation et de culture ; de santé, d'hygiène, de technique et de défense), la condamnation de l'assassinat politique et des activités subversives, la détermination de mener une politique de non-alignement doivent permettre de réaliser l'unité du continent sans jamais porter la moindre atteinte à l'indépendance des États.

UA (Union africaine) - crédits : Encyclopædia Universalis France

UA (Union africaine)

Union africaine : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Union africaine : drapeau

On retrouve dans les structures institutionnelles de l'U.A. la conférence des chefs d'État et de gouvernement qui existe dans toutes les organisations africaines ; cette conférence se réunit au moins une fois l'an ; elle est l'organe suprême, seul habilité à statuer sur les problèmes d'intérêt commun, à créer des institutions spécialisées ou à réviser les structures. Chaque État dispose d'une voix ; les décisions sont prises à la majorité des deux tiers des membres pour les problèmes importants, à la majorité simple pour les problèmes de procédure. Les décisions adoptées n'ont qu'une autorité morale, et aucune sanction n'est prévue en cas de non-respect. Un conseil des ministres des Affaires étrangères prépare les travaux de la conférence des chefs d'État, et se réunit deux fois par an.

Cinq commissions spécialisées traitent respectivement des questions économiques et sociales ; de l'éducation et de la culture ; de la santé, de l'hygiène et de la nutrition ; de la défense ; des questions scientifiques. D'autre part, une commission particulière permet le règlement des différends entre États par des voies pacifiques : c'est la commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage, dont la juridiction est facultative et qui n'a joué aucun rôle jusqu'à présent.

Un secrétaire général coiffe l'administration[...]

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Écrit par

  • : licencié en droit, diplômé de l'Institut d''études politiques de Paris

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UA (Union africaine) - crédits : Encyclopædia Universalis France

UA (Union africaine)

Union africaine : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Union africaine : drapeau

Autres références

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    Au niveau continental,l'Afrique du Sud a joué un rôle moteur dans la transformation de l'OUA en Union africaine (UA) en juillet 2002, institution dont elle a exercé la présidence à deux reprises en 2002-2003 et 2020-2021. Elle héberge le Parlement panafricain et est également à l'origine du NEPAD, programme...
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  • DROITS DE L'HOMME

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    • 3 médias
    ...l'Organisation de l'unité africaine (O.U.A.) en 1981, cette charte est entrée en vigueur le 21 octobre 1986 et a été ratifiée par tous les États membres de l'ex-O.U.A., dissoute remplacée en 2002 par l'Union africaine (U.A.). Elle comporte une liste assez complète des droits garantis – civils, politiques,...
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