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UDF (Union pour la démocratie française)

L'Union pour la démocratie française (U.D.F.) est aujourd'hui l'une des principales formations de la droite républicaine française. En nombre d'élus et d'adhérents, elle est le deuxième parti politique de la droite et du centre, assez loin derrière l' Union pour un mouvement populaire (U.M.P.). On la définit généralement comme une organisation qui promeut des idées libérales, sociales et européennes. Ses membres sont alternativement qualifiés de « centristes », de « sociaux-libéraux » ou de « modérés ».

L'U.D.F. est fondée le 1er février 1978, à l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, et des principaux responsables des partis de la droite non gaulliste, à savoir le Centre des démocrates sociaux (C.D.S.) de Jean Lecanuet, le Mouvement démocrate socialiste de France (M.D.S.F., qui deviendra en 1982 le Parti social démocrate – P.S.D.) de Max Lejeune, le Parti radical valoisien de Jean-Jacques Servan-Schreiber, le Parti républicain (P.R.) – le parti du président – et les « Clubs perspectives et réalités » fondés par Valéry Giscard d'Estaing et Michel Poniatowski en 1965. Le choix du nom de l'U.D.F. est d'ailleurs explicitement lié au livre que Valéry Giscard d'Estaing a publié en 1976, Démocratie française. En 1983, une nouvelle composante est créée, les « adhérents directs » ; elle permet aux élus ou aux militants d'adhérer directement à l'U.D.F. Dans les faits, cette composante a le même statut que les autres formations adhérentes.

Dans un premier temps, l'U.D.F. est conçue par ses fondateurs pour fonctionner comme une plate-forme électorale et programmatique commune à ses partis membres. Elle est censée organiser en période d'élection les soutiens et les désistements réciproques afin de peser dans la compétition à droite, face aux partisans du Rassemblement pour la république (R.P.R.) qui est dirigé par Jacques Chirac. Pour les centristes, il s'agit donc de contenir la stratégie d'autonomie des gaullistes, esquissée depuis le fameux appel de Cochin lancé par Jacques Chirac en 1976.

Du cartel au parti

Peu à peu, les statuts et le fonctionnement de l'U.D.F. évoluent dans le sens d'une plus forte interdépendance entre toutes ses composantes. En 1983, elle devient une confédération, puis une fédération en 1991, et enfin un parti unifié en 2002. Cette histoire quelque peu chaotique de l'alliance entre les formations de la droite non gaulliste, caractérisée par un regroupement de fédérations départementales, de courants et d'élus socialement et idéologiquement hétérogènes, explique pourquoi de nombreuses tensions, des conflits et des crises parfois lourdes de conséquences n'ont eu de cesse de traverser ce mouvement marqué par une forme d'ingouvernabilité. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles l'U.D.F. n'a pu, entre 1981 et 2002, s'engager pleinement dans la compétition présidentielle en soutenant son propre candidat (Raymond Barre, qui défendait ses couleurs à l'élection présidentielle en 1988, n'était qu'un membre apparenté).

Malgré le caractère centrifuge de cette coalition de partis, certains courants l'ont dominée successivement : de 1978 à 1998, c'est le Parti républicain (rebaptisé Démocratie libérale – D.L. – en 1998), la formation héritière des droites dites « indépendantes » et dont l'ancêtre est le Centre national des indépendants et paysans (C.N.I.P.) fondé en 1948, qui a orienté les majorités internes au mouvement ; les scissions et les départs de certains leaders libéraux (Philippe de Villiers, Charles Millon et Alain Madelin) au cours des années 1990 ont permis au C.D.S., rebaptisé Force démocrate en 1996, et notamment à François Bayrou, de prendre[...]

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Écrit par

  • : professeur de science politique à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne

Classification

Médias

Origines professionnelles des députés français - crédits : Encyclopædia Universalis France

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