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TOGNAZZI UGO (1922-1990)

Ugo Tognazzi est né à Crémone. Après avoir fait ses débuts cinématographiques en 1950 dans I Cadetti di Guascogna de Mario Mattoli, il met la verve, le sens du comique et l'expérience acquise depuis 1944 dans les théâtres de variété au service de petites comédies, souvent médiocres, réalisées pour la plupart par Carlo Ludovico Bragaglia, Camillo Mastrocinque, Mario Mattoli, Giorgio Simonelli et Steno. Là il est soit le comparse de vedettes comme Peppino De Filippo, Tina Pica, Silvana Pampanini, Nino Taranto et Totò, voire Fernandel, soit le partenaire de Walter Chiari ou de Raimondo Vianello. Il tourne ainsi près d'une cinquantaine de ces comédies jusqu'au début des années 1960 où, après avoir surpris la critique par son rôle tragi-comique de chemise noire dans Il Federale (1961) de Luciano Salce, il joue dans des films plus ambitieux sous la direction de Salce (Elle est terrible, 1962 ; Le Ore dell 'Amore, 1963), Dino Risi (La Marche sur Rome, 1962 ; Les Monstres, 1963) et de Marco Ferreri (Le Lit conjugal, 1963 ; Le Mari de la femme à barbe, 1964), dans lesquels il met en place son personnage de petit ou moyen bourgeois velléitaire, pris au piège des situations frustrantes dans lesquelles il s'est généralement placé. Il enrichit ensuite sa galerie de figures pittoresques au fil de fructueuses collaborations avec, entre autres, Antonio Pietrangeli (Je la connaissais bien, 1965), Pietro Germi (Beaucoup trop pour un seul homme, 1967), Vittorio Caprioli (Splendori et Miserie di Madame Royale, 1970), Alberto Lattuada (Venez donc prendre le café chez nous, 1970), Mario Monicelli (Nous voulons les colonels, 1973, Mes Chers Amis, 1975), Elio Petri (La propriété c'est plus le vol, 1973), Luigi Comencini (Qui a tué le chat ?, 1977) et, surtout, Marco Ferreri (Controsesso, 1964, L'Audience, 1971, La Grande Bouffe, 1973 ; Touche pas à la femme blanche, 1974) et Dino Risi (Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers, 1968 ; Au nom du peuple italien, 1971, La Carrière d'une femme de chambre, 1976 ; La Chambre de l'évêque, 1977). Au côté de Michel Serrault, il contribue au succès de La Cage aux folles d'Édouard Molinaro.

Ce comédien sobre et subtil, au jeu économe, qui s'est produit au music-hall (une quinzaine de revues), au théâtre (une demi-douzaine de pièces dont un fameux Tartuffe et une belle interprétation de Six Personnages en quête d'auteur au théâtre de l'Europe, en 1986), à la radio, à la télévision et au cinéma (près de cent cinquante films) et qui obtint le prix du meilleur acteur à Cannes en 1981 pour son interprétation de La Tragédie d'un homme ridicule de Bernardo Bertolucci, était aussi dramaturge, scénariste et réalisateur (cinq films), et l'auteur de livres de cuisine.

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Autres références

  • COMÉDIE ITALIENNE, cinéma

    • Écrit par et
    • 3 496 mots
    • 3 médias
    ...réalisateurs. Mais par-delà leurs différences d'origine, les « cinq grands » (Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi et Ugo Tognazzi) incarnent chacun un aspect, voire plusieurs, de l'Italien. Rien de moins abstrait que cette généralisation, les Italiens de leur propre aveu...
  • RISI DINO (1916-2008)

    • Écrit par
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    • 1 média

    Dino Risi est né à Milan. Médecin psychiatre, il se lie au groupe de jeunes Milanais, dont Alberto Lattuada et Luigi Comencini qui, à la fin des années 1930, essaient de mettre sur pied une cinémathèque. Après avoir été l'assistant de Mario Soldati et de Lattuada quand celui-ci passe...