UKRAINE
Nom officiel | Ukraine (UA) |
Chef de l'État | Volodymyr Zelensky (depuis le 20 mai 2019) |
Chef du gouvernement | Denys Chmyhal (depuis le 4 mars 2020) |
Capitale | Kiev |
Langue officielle | Ukrainien |
Unité monétaire | Hryvnia (UAH) |
Population (estim.) |
42 787 000 (2024) |
Superficie |
603 549 km²
|
Histoire
Une terre de passage et d'échanges
Dès la préhistoire, les modes de migration et de colonisation dans les territoires de l'actuelle Ukraine se sont spécifiés selon les caractéristiques des trois zones géographiques qui les constituent. La côte de la mer Noire s'est naturellement trouvée pendant des siècles dans la sphère d'influence des puissances maritimes méditerranéennes. La steppe traversant l'Ukraine orientale et méridionale a toujours offert un passage naturel aux vagues successives de cavaliers nomades en provenance d'Asie centrale. Enfin, la région de steppe boisée et de forêts du centre-nord et de l'ouest du pays a traditionnellement fait vivre une population d'agriculteurs sédentaires, reliés par voie d'eau à l'Europe centrale et septentrionale. Les marches de ces zones étaient le théâtre fréquent d'affrontements militaires aussi bien que d'échanges culturels.
À partir des vii-vie siècles avant notre ère, de nombreuses colonies grecques furent fondées sur la côte nord de la mer Noire, en Crimée et sur les bords de la mer d'Azov. Ces avant-postes du monde hellénique passèrent ensuite sous hégémonie romaine. Au cours du Ier millénaire avant notre ère, la steppe de l'arrière-pays fut occupée successivement par les Cimmériens, les Scythes et les Sarmates. Ces peuples, tous de souche iranienne, entretenaient des relations commerciales et culturelles avec les colonies grecques.
Une période de grandes migrations commença vers 200 après J.-C. avec l'arrivée des Goths, venus de la région de la Baltique. Ils chassèrent les Sarmates, mais leur propre pouvoir fut brisé vers 375 par les Huns, venus de l'est et eux-mêmes suivis, aux v-vie siècles, par les Bulgares et les Avars. Entre leviie et le ixe siècle, la steppe ukrainienne fit partie du khaghanat turc khazar, un empire marchand centré sur la basse Volga. Le contrôle khazar sur la steppe fut battu en brèche à la fin du ixe siècle par les Magyars, suivis des Petchenègues aux xe et xie siècles, puis des Polovtzes (Coumans). Face aux invasions nomades, seul un petit nombre de colonies grecques de Crimée, en particulier la Chersonèse, maintinrent une existence précaire, reposant sur le soutien de Byzance.
À la même époque, sous l'effet des migrations germaniques des ve et vie siècles, les tribus slaves commencèrent à émigrer hors de leur foyer de peuplement primitif, au nord des Carpates. Tandis que certains Slaves se déplaçaient vers l'ouest et d'autres vers le sud, dans les Balkans, les Slaves orientaux occupaient les régions boisées du nord et de l'ouest de l'Ukraine, et du sud de la Biélorussie ; ils s'étendirent loin au nord et au nord-est, dans les territoires de la future Russie. Les Slaves de l'Est pratiquaient l'agriculture et l'élevage, et construisaient des places fortifiées, dont plusieurs devinrent par la suite d'importants centres commerciaux et politiques, telle la ville de Kiev, sur la rive droite du haut Dniepr.
La Rous kiévienne
La formation de l'État kiévien à partir du milieu du ixe siècle, le rôle joué dans ce processus par les Varègues (Scandinaves) et le nom de Rous sous lequel cet État vint à être connu sont matières à controverse chez les historiens. Il est clair toutefois que cette formation fut liée à l'importance nouvelle de la route du Dniepr entre la Baltique et Byzance. Le commerce au long de cette voie, sur laquelle la ville de Kiev occupait une position stratégique, était contrôlé par les guerriers-marchands varègues, dont étaient issus les princes de Kiev, même s'ils furent vite slavisés. Dans les anciennes chroniques, les Varègues étaient également appelés Rous et ce nom servit aussi à désigner la région de Kiev ; plus tard, il fut étendu à tout le territoire gouverné par la dynastie kiévienne.[...]
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Écrit par
- Annie DAUBENTON : spécialiste de l’Europe centrale et orientale, ancienne correspondante à Moscou, puis conseillère culturelle à l’Ambassade de France à Kiev, collaboratrice à la revue Esprit
- Iryna DMYTRYCHYN : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Lubomyr A. HAJDA : directeur adjoint, Ukrainian Research Institute, Harvard University
- Georges LUCIANI : professeur de langues, littératures et civilisations slaves à l'université de Bordeaux-III
- Yann RICHARD : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
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