UNE FILLE, QUI DANSE (J. Barnes) Fiche de lecture
Responsabilité et remords
Citant George Santayana, un personnage de Dix Ans après affirme que « ceux qui oublient leur passé sont condamnés à le revivre ». Dans Une fille, qui danse, le passé obsède Tony. Le roman est en effet une réflexion sur la culpabilité, la responsabilité et le remords, autant de sentiments qui assaillent le personnage quand il prend conscience du poids des mots consignés dans sa lettre haineuse. Tony dit du remords que c’est un sentiment primitif et violent, car sa caractéristique essentielle est qu’on ne peut rien y faire, puisqu’il est trop tard pour réparer ce qui a été brisé. Dans Rien à craindre, Julian Barnes se demande pourquoi son grand-père affirma que le remords est la pire émotion qui soit et si lui-même n’est pas guetté par ce sentiment. Plusieurs énigmes demeurent dans Une fille, qui danse, ouvrage subtil où chaque détail a son importance. Dans la traduction française, il se clôt sur le mot « trouble » qui était aussi le titre originellement prévu pour ce roman (Unrest), et renvoie à l’esprit tourmenté de Tony, qui ne saurait trouver dans le grand âge le repos (rest) auquel il aspire pourtant.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Vanessa GUIGNERY : habilitée à diriger des recherches en études anglophones, professeure des Universités à l'École normale supérieure de Lyon
Classification