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UNE VIE, Guy de Maupassant

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Une vie est le premier des six romans de Guy de Maupassant (1850-1893). Lorsqu'il est publié en 1883 chez Havard (assorti du sous-titre « L’humble vérité »), après avoir paru en feuilleton dans le quotidien Gil Blas, l'auteur est déjà une figure connue du monde des lettres, disciple de Gustave Flaubert et participant régulier des Soirées de Médan qui réunissent autour d’Émile Zola les jeunes écrivains naturalistes. Le livre connaît aussitôt un grand succès public. Quant à la critique, si elle est plus partagée, elle se montre majoritairement favorable, les « pro-naturalisme » saluant une fidèle application des théories de Zola, les « anti » insistant au contraire sur la distance prise par l'auteur à l'égard de ces mêmes préceptes. Le roman fera l'objet de plusieurs adaptations au théâtre, à la télévision et au cinéma, dont celle de Stéphane Brizé, en 2016.

D'une épreuve à l'autre

À dix-sept ans, Jeanne, jeune aristocrate normande, sort du couvent où elle a été élevée, pleine de rêves d'amour. Elle retrouve avec joie ses parents, le baron Le Perthuis des Vauds et sa femme Adélaïde, au Château des peuples, la demeure familiale, près d'Yport. Quelques jours plus tard à la sortie de la messe, l'abbé Picot, curé de la paroisse, lui présente un jeune homme élégant, le vicomte Julien de Lamare. Celui-ci se fait rapidement apprécier du baron et de la baronne, ainsi que de Jeanne, et ne tarde pas à devenir un familier du château. Au bout de quelques mois, il demande la main de la jeune fille. La désillusion point dès la nuit de noces, au cours de laquelle Julien fait preuve d'une sensualité brutale. Le voyage de noces en Corse est l'occasion pour Jeanne de découvrir la beauté d'une nature sauvage, le plaisir des sens, mais aussi l'avarice de son époux.

De retour à Yport, le couple entame une existence monotone. Julien se révèle un maître de maison tyrannique, et un mari infidèle : Jeanne le surprend une nuit au lit avec la jeune bonne Rosalie, sa sœur de lait, qu'il a mise enceinte. Quelques mois plus tard, Jeanne accouche d'un fils qu'elle prénomme Paul. Déçue de sa vie amoureuse et conjugale, elle s'investit corps et âme dans son rôle maternel. Puis le couple fait la connaissance du comte et de la comtesse de Fourville, laquelle se lie d'amitié avec Jeanne tout en entretenant une liaison avec Julien. Le comte de Fourville le découvre et tue les deux amants.

Désormais veuve, Jeanne voit son fils grandir et marcher dans les pas de son père : indiscipliné, paresseux et rétif aux études, il est envoyé au collège du Havre. Devenu adulte, il mène une vie dissolue, s'endette, réclame toujours plus d'argent à sa mère, puis disparaît. À la mort du baron Le Perthuis, Jeanne se retrouve seule au château, malade, ruinée, désespérée. C'est alors que réapparaît Rosalie, plus de vingt ans après son départ, décidée à aider son ancienne maîtresse. Elle lui fait vendre le château et acquérir une petite maison à Batteville, où toutes deux s'installent. Jeanne écrit à son fils, qui lui répond qu'il va se marier. Elle se rend à Paris pour le voir, mais se perd dans la ville. Des mois plus tard, elle reçoit une lettre de Paul qui lui apprend qu'il a eu une fille et que sa femme est malade. À la mort de celle-ci, Jeanne consent à s'occuper de l'enfant, promesse, peut-être, d'une nouvelle vie.

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