UNIVERS (notions de base)
Observer et dénombrer les constituants de l’Univers, comprendre son organisation, son fonctionnement et retracer son histoire font partie des aspirations que l’homme a toujours voulu satisfaire. Depuis cinquante ans, ses connaissances ont considérablement progressé, grâce à la maîtrise de nouvelles techniques. Mais bien des questions restent posées car les récentes découvertes apportent aussi leur lot d’énigmes à résoudre.
Théories de l’Univers : de la mythologie à l'astronomie
De tout temps, les hommes ont eu besoin de représenter le monde pour affirmer leur place dans l’Univers. Le recours aux mythes a été le fondement des antiques cosmogonies, puis l’observation des astres a été la source de cosmographies et d’une réflexion sur la structure de l’Univers fondatrice de systèmes physiques : les cosmologies.
Cosmogonies antiques (Mésopotamie, Égypte)
Les mythes antiques de la création du monde procèdent de la division d’une matière primordiale indifférenciée (œuf, chaos, unité Ciel-Terre, limon tiré de l’Océan), du démembrement d’un géant ou d’un monstre aquatique, de la parole ou de l’échauffement d’un dieu. Les récits peuvent combiner ces différents thèmes. Toutes ces cosmogonies conçoivent l’Univers comme une totalité organisée et constamment menacée par le retour du chaos.
En Mésopotamie, en Sumer (IIIe millénaire av. J.-C.), Enlil, dieu auto-engendré fondateur du monde par séparation de ces éléments constitutifs, a pour compagnon Enki, dieu de l’eau et de la sagesse, l’ordonnateur et le dispensateur de la vie. De la parole et du geste, Enki éveille les dieux, les arbres et les plantes, les animaux et enfin les hommes. Au pays voisin d’Akkad, le monde naît par différenciation des eaux mêlées et non de l’intervention d’un démiurge. Celui-ci apparaît dans la religion néo-babylonienne au xiie siècle av. J.-C. avec le dieu Mardouk, ordonnateur du monde après un combat fratricide entre les dieux dont il sort vainqueur.
En Égypte, le soleil à son zénith, le dieu Rê, tire le monde de lui-même par la parole. Il fonde le monde à partir de l’Océan primordial, Noun, contenant la matière à l’état informe, et engendre le couple air-humidité (Shou et Tefnout) qui enfante le Ciel, Nout, et la Terre, Geb.
Cosmogonies de l’Antiquité grecque et du Moyen Âge
En Grèce, au vie siècle av. J.-C., les penseurs précédant Socrate et les sophistes, appelés physiciens, substituent aux récits mythiques traditionnels un premier discours spéculatif, fondé sur la nature (physis) du principe élémentaire à l’origine du monde : l’eau (Thalès), l’air (Anaximène), le feu (Héraclite) et l’illimité (Anaximandre).
Au ive siècle av. J.-C., Aristote abandonne la question de l’origine et édifie un système sur lequel s’appuiera la science occidentale durant deux mille ans : le géocentrisme. Il postule l’existence d’un Ciel éternel de forme sphérique, où se meuvent les astres sur des orbites circulaires, avec une Terre immobile placée au centre de l’Univers fini.
Au iie siècle apr. J.-C., Claude Ptolémée perfectionne ce système en remarquant que les planètes décrivent des petits cercles, ou épicycles, dans un mouvement uniforme, tandis que le centre de l’épicycle est entraîné sur une orbite circulaire, le déférent.
En s’appuyant sur ces paramètres, on pouvait rendre compte de façon satisfaisante des particularités du déplacement apparent des planètes. Ce système qui allie géométrie et mathématique est à la base de toutes les tables astronomiques du Moyen Âge jusqu’à la fin du xvie siècle.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias