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UNIVERSITÉ NAPOLÉONIENNE

Créée par la loi du 10 mai 1806, l'Université napoléonienne est déjà esquissée dans la loi consulaire du 1er mai 1802 (2 floréal an X) ; elle prend sa forme dans le décret du 17 mars 1808 qui précise son organisation administrative, le statut de son personnel, les règles de son fonctionnement pédagogique. Le décret du 15 novembre 1811 renforce le monopole de l'Université et fixe le statut disciplinaire des membres de l'Université. Depuis lors, l'institution s'est maintenue sans grands changements jusqu'à nos jours (en 1833, loi organisant un enseignement primaire public ; en 1850, abolition du monopole universitaire ; en 1875, loi sur l'enseignement supérieur libre ; en 1968, loi d'orientation de l'enseignement supérieur...).

L'Université, telle qu'elle s'établit, entre 1802 et 1814, ne concerne que l'enseignement secondaire et supérieur. Elle est, tout d'abord, une administration centralisée et hiérarchisée. Dirigée par le grand maître de l'Université qui sera un moment Fontanes, qu'aident dans sa tâche le conseil de l'Université, les inspecteurs généraux et les bureaux, l'Université est divisée en académies régionales qu'administrent des recteurs assistés d'inspecteurs d'académie. Des recteurs dépendent les établissements d'enseignement secondaire et supérieur : lycées, collèges communaux, facultés de droit, de théologie, de médecine, de sciences et de lettres ainsi que les institutions et pensions (survivances tolérées de l'enseignement privé). Le contrôle de l'enseignement primaire, laissé à l'initiative des municipalités ou des congrégations religieuses, échappe en principe à l'autorité universitaire.

Dans ce cadre administratif, différents personnels sont chargés de dispenser l'éducation et l'instruction, telles qu'elles sont définies dans les programmes officiels et les instructions du grand maître de l'Université : recteurs, inspecteurs d'académie, proviseurs de lycée, censeurs, économes ou procureurs-gérants, régents de collège, principaux de collège, professeurs de lycée, maîtres d'études, personnels des pensions et institutions d'enseignement libre. Ils doivent prêter serment d'obéissance au grand maître et au régime impérial, posséder grades et titres nécessaires à l'exercice de leurs fonctions (baccalauréat, licence ou doctorat — le concours d'agrégation prévu par les règlements ne sera institué qu'en 1821) ; sont fixés, en 1808, leurs droits et devoirs professionnels et ils sont justiciables des tribunaux universitaires (conseils académiques et conseil de l'Université). Font partie de l'Université les élèves des établissements d'enseignement secondaire et les étudiants des facultés. Ils sont, de ce fait, soumis aux impôts et taxes universitaires, justiciables des tribunaux de l'Université et astreints aux règlements des études et aux modalités d'examen.

Lycées, collèges communaux, facultés se mettent en place dans ce contexte juridique. En 1813, lycées et collèges comptent déjà 38 000 élèves mais l'enseignement libre en a 31 000. Sur le plan pédagogique est renouée la tradition humaniste, telle qu'elle s'était fixée dans les collèges de l'Ancien Régime. Le cours d'études partagé en trois cycles (grammaire, humanités et rhétorique) s'étend de la classe de sixième à celles de philosophie ainsi que de mathématiques transcendantales (éventuellement). La discipline est stricte et de style militaire. Il est prévu en 1808 la création d'un pensionnat normal destiné à former les futurs professeurs de l'enseignement secondaire ; cette institution est mise en place en 1809 sous le nom d'École normale de Paris.

Dès sa fondation,[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Nord

Classification

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