URANINITE
L'uraninite est le principal minerai d'uranium et de radium et doit son nom au premier de ces métaux. C'est un dioxyde d'uranium, mais, dans la nature, celui-ci est plus ou moins oxydé, et, de ce fait, sa composition varie entre deux pôles : UO2 et UO3. Le trioxyde serait dû, en partie, à une auto-oxydation résultant du fait que les processus radiogéniques maintiennent le minéral à une température supérieure à la température ambiante. L'uraninite contient accessoirement des éléments en traces (thorium, terres rares) ainsi que des éléments volatils (hélium, argon, azote) et de l'eau.
Elle cristallise dans le système cubique. À l'état naturel, la variété cristallisée existe, mais, le plus souvent, l'uraninite apparaît sous forme de masses compactes, concrétionnées, parfois rabanées ou sous forme d'enduits mats, de couleur noirâtre et ressemblant à de la suie. La variété concrétionnée porte le nom de pechblende.
L'uraninite est un minéral fragile, sa dureté est de 3 à 6 ; sa masse volumique varie de 5 à 10,6 g/cm3, et elle est caractérisée par une très forte radioactivité. L'uraninite ne fond pas au chalumeau, et elle est soluble dans les acides forts. Les éléments volatils se dégagent lors d'une fusion avec un carbonate alcalin ou lors d'une dissolution dans un acide non organique et non oxydé.
C'est un minerai qui apparaît sous une forme bien cristallisée ou massive dans les pegmatites syénitiques et granitiques en association avec des éléments tels que le zircon, la tourmaline, le monazite, les micas, les feldspaths, le quartz. La matrice de l'uraninite est décolorée et craquelée, elle est riche en thorium et en terres rares. Des gisements de ces minerais sont connus au Canada : à Villeneuve (Québec), à Cardiff Township (Ontario) ; aux États-Unis, à Grafton Center.
L'uraninite se rencontre dans les filons hydrothermaux de haute température. Elle se trouve sous forme de pechblende accompagnée par la gassitérite, la pyrite, la galène, l'arsénopyrite et des sulfures de nickel, de cobalt, de bismuth, d'arsénium ; ce type de gisement est connu en Grande-Bretagne (Cornouailles).
Les filons hydrothermaux à sulfures de nickel, de cobalt, d'arsénium, d'argent, de bismuth contiennent de la pechblende associée aux minéraux de la paragenèse précédente, à de l'argent et à du bismuth natifs. Ce type d'occurrence est caractérisé par les gisements de Great Bear Lake (Canada) et d'Annaberg (Saxe). On trouve également de l'uraninite dans les filons hydrothermaux de basse température dépourvus de sulfures de nickel et de cobalt. La paragenèse comprend de la pyrite, de la chalcopyrite, de la galène et de l'uraninite. Le principal gisement de ce type est situé à Gilpin County (Colorado). L'uraninite apparaît aussi sous forme de masses pulvérulentes dans la zone d'altération des gisements uranifères, et on la rencontre parfois dans certaines roches sédimentaires formées en milieu réducteur ou riches en matière organique ; les réserves en uranium de ces gisements sont importantes, mais peu exploitables en raison de leur teneur très faible en uraninite.
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Écrit par
- Philippe ROSSI : docteur de troisième cycle
Classification
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Phosphate hydraté d'uranium, de formule chimique : CuO(UO)2(PO4)2, 12 H2O.
À l'analyse, la torbernite (ou chalcolite) apparaît composée de 7,7 p. 100 de CuO, de 57,5 p. 100 de UO3, de 14,5 p. 100 de P2O5 et de 20,3 p. 100 de H2O. L'arsenic est parfois présent comme élément accessoire...