URTICALES
Urticacées
La famille des Urticacées comporte des plantes, généralement herbacées, qui possèdent des poils urticants couvrant tiges et feuilles de beaucoup de ses représentants. La raideur des poils est due à une minéralisation partielle de la paroi cellulosique (silicification et calcification) avec présence fréquente de cystolithes. Les feuilles sont alternes ou opposées, ordinairement trinervées. L'appareil sécréteur est constitué de canaux lysigènes, de poches ou de cellules à mucilage. La tige renferme des fibres péricycliques longues et abondantes, ayant souvent une bonne valeur textile. Les fleurs, petites, unisexuées, tétramères ou pentamères, sont réunies en cymes contractées, groupées elles-mêmes en panicules, épis, chatons. Les fleurs femelles ont un calice semblable à celui des fleurs mâles, mais il peut être absent. L'ovaire libre ou adné au calice est unicarpellé.
Les types d'organisation des appareils reproducteurs sont très variés et intéressants, car il est possible de les décomposer en unités élémentaires. R. Rivières a démontré ainsi que les fleurs d'Urticacées sont en réalité des pseudo-fleurs, formées par association d'unités florales plus simples ; elles correspondraient donc à des états préfloraux, et le périanthe serait d'origine bractéale. En considérant les inflorescences, on découvre une série dont les premiers termes sont ramifiés et lâches (Urera) et les derniers compacts (Parietaria cretica), cette série phylogénétique présentant tous les intermédiaires. La pollinisation est anémophile. Des cas d'apogamie sont connus. Le fruit est un akène, parfois une drupe ; il est souvent enveloppé par le périanthe accrescent. La dissémination est mécanique (Pilea, Elatostema) ou bien se fait par les oiseaux (Urera). La géocarpie se rencontre chez Fleurya podocarpa.
La famille se compose de 700 espèces, surtout tropicales. Parmi les plus répandues dans les régions tempérées, il y a les orties, plantes nitrophiles dont l'action urticante est due aux acides formique et résinique : l' ortie brûlante (Urtica urens) est annuelle, monoïque, alors que la grande ortie (Urtica dioica) est vivace ; autrefois consommée, cette dernière sert à la préparation industrielle de la chlorophylle. Les ramies blanche (Boehmeria nivea) et verte (B. utilis = B. tenacissima), non urticantes, sont des herbes vivaces de 1 à 4 mètres de haut, originaires de Chine, cultivées pour leurs fibres péricycliques et libériennes particulièrement résistantes et d'excellente qualité (soie végétale) mais qu'il est difficile d'isoler ; elles servent à la fabrication de billets de banque. Les plantes sont multipliées par fragments de rhizomes. Elles sont sensibles au photopériodisme. Les Pilea sont des herbes annuelles ou vivaces des régions intertropicales. P. microphylla, plante ornementale d'Amérique tropicale, est appelée artillery plant, car elle projette ses graines au loin. Les pariétaires sont de mauvaises herbes nitrophiles cosmopolites. Les Elatostema d'Afrique occidentale entrent dans la fabrication de la poudre à fusil.
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Écrit par
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
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