URUGUAY
Nom officiel | République orientale de l'Uruguay (UY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Luis Alberto Lacalle Pou (depuis le 1er mars 2020) |
Capitale | Montevideo |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso uruguayen (UYU) |
Population (estim.) |
3 459 000 (2024) |
Superficie |
193 356 km²
|
Histoire
Banda oriental, province Cisplatina, République
Quand, en 1515, les conquistadores espagnols abordent aux rives du río de la Plata, ils ont du mal à soumettre les Indiens guerriers charrùas. Il faudra attendre un siècle pour que jésuites et franciscains commencent la colonisation en « pacifiant » ceux qui n'ont pas été massacrés. En 1679, les Portugais du Brésil créent la colonie de Sacramento, et c'est seulement en 1726 que les Espagnols fondent Montevideo.
Dans la Banda oriental se forme alors une société d'éleveurs. Car, dans tout le bassin de la Plata, les célèbres « sept vaches et un taureau » conduits du Brésil au Paraguay en 1555 par des moines portugais ont enfanté d'énormes manadas qui paissent libres dans les llanos, et que l'Espagnol Hernando Arias de Saavedra (dit Hernandarias) introduit en Uruguay en 1611. Cela explique que la lutte pour l'indépendance soit surtout un mouvement rural qui, dirigé par les éleveurs, est soutenu par leurs salariés gauchos, collecteurs de cuirs en un temps où la viande est sans valeur parce que non exportable ; le bétail est alors massacré dans les grands safaris bovins appelés vaquerías.
En mai 1811, déjà, un militaire de l'aristocratie éclairée, José Gervasio Artigas, vainc les Espagnols à Las Piedras. Il devient alors un caudillo national porteur des revendications rurales, puis un authentique libertador. Pendant les combats de l'indépendance, il est en guerre contre les Espagnols et les Portugais du Brésil, et doit faire face aux intrigues, aux calomnies et à la haine de l'oligarchie annexionniste de Buenos Aires. Artigas a pour soldats les gauchos et les peones des grandes propriétés, les Indiens Charrúas, Minuanos et Tapes, les esclaves marrons, les petits paysans chassés de leurs terres. Il se bat pour une indépendance républicaine absolue, pour une union fédérale des provinces sans prépondérance d'aucune d'entre elles, pour l'élimination de la dictature militaire ; il se bat aussi en faveur des droits civiques, économiques et sociaux pour tous et pour une réforme agraire « qui favorise les plus malheureux » et d'abord les Indiens. Artigas est vaincu par l'invasion portugaise lancée sous les auspices de Londres et de Buenos Aires. Il trouve refuge au Paraguay le 5 septembre 1820, où le dictateur éclairé et robespierriste José Gaspar Rodríguez de Francia, « el Supremo », lui offre l'hospitalité. Il y mourra vingt ans après celui-ci, le 23 septembre 1850.
En 1821, l'empire du Brésil annexe la Banda oriental, qu'il nomme sa « province cisplatine ». Mais quatre ans plus tard, à la tête de l'expédition dite des « Trente-Trois Orientaux » et avec le soutien de Buenos Aires, Juan Antonio Lavalleja mobilise des masses patriotes, occupe Montevideo et proclame l'indépendance le 25 août 1825. C'est seulement en 1828, huit ans après l'exil de José Gervasio Artigas, et en partie parce que la Grande-Bretagne, très présente dans la région, avait besoin d'un État tampon entre l'Argentine et le Brésil – les deux puissances ouvertes sur l'Atlantique sud – que la république orientale de l'Uruguay devient un État indépendant.
En 1830, une constitution lui donne un régime démocratique avec séparation des pouvoirs et un président élu par le Sénat et la Chambre des députés. Ce qui, dans l'immédiat, n'ouvre pas une ère de paix : de 1843 à 1851, Montevideo devient la « nouvelle Troie » assiégée, finalement en vain, par l'armée du dictateur de Buenos Aires, Juan Manuel de Rosas, à la demande du président uruguayen Manuel Oribe (du parti Blanco qu'il venait de créer) et défendue par les Colorados que vint renforcer Giuseppe Garibaldi avec six cents Italiens et Français. C'est alors la fin de la guerra grande qui a opposé[...]
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Écrit par
- Éric FOULQUIER : docteur en géographie, maître de conférences en géographie à l'université d'Orléans
- Georges FOURNIAL : chroniqueur
- Maria Laura REALI : docteur en histoire, chercheur associé au Centre de recherche sur les mondes américains (École des hautes études en sciences sociales), chercheur contractuel à l'université de la République, Uruguay
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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