VACCINATION ANTI-CHARBONNEUSE
La maladie du charbon était un fléau endémique chez le bétail et les contaminations graves voire mortelles de l'homme étaient fréquentes. L'existence d'un micro-organisme dans le sang des animaux atteints de charbon avait été reconnue vers 1860. Mais le rôle de celui-ci dans la maladie n'était pas établi bien qu'il ait été cultivé par Robert Koch en 1874. Il revint à Charles Chamberland (1851-1908), lors d'une mission à Chartres dirigée par Louis Pasteur, de démontrer, en août 1878, que les moutons contractent la maladie par des lésions au niveau du tube digestif, et que les spores charbonneuses responsables sont véhiculées par les vers de terre. Une étude ultérieure, menée dans le Jura, lui montre l'existence d'un état réfractaire chez les animaux guéris d'une première atteinte du charbon ou d'une inoculation antérieure. Chamberland est alors directeur adjoint du laboratoire de Pasteur et ses recherches l'amènent à créer cet état réfractaire (immunisation) en provoquant une forme bénigne de la maladie. À l'origine des vaccins, cette pratique requiert l'obtention de germes à virulence atténuée. Chamberland traite, à cet effet, le bacille charbonneux par le bichromate de potassium. Ce protocole fut utilisé lors de l'expérience publique de vaccination anticharbonneuse menée en 1881 par Pasteur à Pouilly-le-Fort, avec un éclatant succès. Sur cinquante moutons testés seuls survivront les vingt-cinq qui ont reçu une injection vaccinale, avant de recevoir 48 heures plus tard une suspension charbonneuse virulente.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Média