- 1. Les avantages des vaccins à acides nucléiques (ADN, ARNm)
- 2. Construction des molécules vaccinales d’ADN ou d’ARN
- 3. Remplacer les adjuvants
- 4. Vecteurs sur mesure des molécules d’ADN ou d’ARNm
- 5. Vaccins à ARNm contre la Covid-19
- 6. Mode d’action des vaccins à ARNm
- 7. Perspectives thérapeutiques des vaccins à acides nucléiques
- 8. Bibliographie
VACCINS À ADN ET ARNm
Perspectives thérapeutiques des vaccins à acides nucléiques
Depuis la fin des années 1990, on disait que les vaccins à acides nucléiques (ADN, ARN) étaient les vaccins du futur. Cette fois, nous y sommes, au moins contre la Covid-19 mais sans doute aussi contre d’autres maladies infectieuses. N’importe quel vaccin, en théorie, pourrait être créé de la même manière maintenant que la plate-forme est au point avec la structure de la molécule d’ARNm et le système synthétique de vectorisation. Néanmoins, le succès d’un vaccin à ARNm reposera toujours sur la nécessité de définir la ou les protéines du virus à neutraliser par le système immunitaire pour obtenir une protection contre la maladie induite par le virus et contre la transmission du même virus. Les chercheurs sont parvenus à réunir deux éléments indispensables pour assurer le succès des vaccins à acides nucléiques, à savoir une forte expression de la protéine antigénique en parallèle de la stimulation de l’immunité innée. Cela a pu être possible en associant des compétences allant de la chimie à la biologie en passant par la physico-chimie.
En termes de perspectives, les acides nucléiques (ADN, ARN) connaissent de nouveaux développements non seulement pour d’autres vaccins mais aussi et peut-être surtout pour de nouvelles thérapies. En effet, dans les pathologies de déficit en protéine naturelle, il est tout à fait envisageable de faire exprimer les protéines déficientes par le patient lui-même en lui injectant l’ADN ou l’ARNm correspondant, afin de restaurer ou de corriger une fonction physiologique. Par exemple, l’utilisation des polymères amphiphiles avec des ARNm thérapeutiques permet leur introduction directement dans le cytoplasme des cellules. On contourne ainsi tous les détecteurs de l’immunité innée des ARNm situés dans les endosomes. Il est ainsi possible de produire des protéines thérapeutiques de façon non inflammatoire. Cette approche peut être aussi utilisée pour produire des anticorps monoclonaux d’intérêt thérapeutique directement chez l’individu. L’espoir apporté par ces approches innovantes dans la conception de vaccins ou de produits thérapeutiques à base d’acides nucléiques repose sur un nouveau paradigme thérapeutique, qui met le patient au centre de la bioproduction de son propre médicament ou vaccin.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bruno PITARD : directeur de recherche CNRS, unité immunology and new concepts in immunotherapy, Nantes université
Classification
Médias