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VAGINITE

Inflammation de la muqueuse vaginale par des agents pathogènes très variés qui conditionnent l'allure clinique, l'évolution et le traitement de cette infection. Toujours bénignes, mais très fréquentes à tous les âges, les vaginites sont tantôt primaires (contaminations sexuelles), tantôt secondaires (infections utérine, urinaire ou intestinale). Le mécanisme de production dépend surtout du degré d'acidité du vagin. Cette acidité, qui constitue une autoprotection naturelle contre les agressions microbiennes, est liée à la sécrétion œstrogénique de l'ovaire. Cliniquement, le symptôme majeur est la leucorrhée (pertes vaginales) dont les aspects, variables selon les cas, sont la cause de complications locales (prurit vagino-vulvaire, dyspareunie) et générales (asthénie, insomnie, troubles psychiques parfois, état subfébrile). Toute leucorrhée nécessite un prélèvement (frottis vaginal) afin de procéder à un triple examen : un examen cytobactériologique approfondi pour connaître la nature du germe en cause et lui opposer un traitement approprié ; un examen cytohormonal et une mesure du pH pour tester la fonction œstrogénique de l'ovaire ; des examens de dépistage du cancer, selon la méthode de Papanicolaou, chez toute femme à partir de quarante ans. Chez la fillette, les vaginites sont assez fréquentes en raison du défaut d'acidité des sécrétions vaginales, l'ovaire étant quiescent et sa fonction œstrogénique fort limitée. La leucorrhée, jaune et parfois verdâtre (en cas de gonococcie), s'accompagne d'un léger prurit, signe révélateur qui inquiète les parents et les décident à faire examiner leur enfant. L'examen bactériologique révèle une flore microbienne banale (staphylocoques, colibacilles, entérocoques), sans aucun signe bactériologique de pathogénicité. On trouve rarement le gonocoque de Neisser, sauf s'il s'agit d'une contamination familiale. Enfin, on trouve parfois des œufs d'oxyure, très rarement des champignons ou des trichomonas. Le traitement fait appel à une désinfection locale avec des savons acides, des bains de siège avec des antiseptiques légers et des instillations par l'orifice hyménéal de solution d'antibiotiques surtout dans les formes à gonocoque. Chez la femme adulte, on décrit les vaginites parasitaires à trichomonas qui apparaissent après un coït ou des troubles intestinaux ; ces parasites sont toujours associés à une forme microbienne variée (colibacilles, entérocoques, et aussi Gardnerella vaginalis). La leucorrhée, abondante, fétide, d'aspect blanchâtre et bulleux, s'accompagne d'un prurit intense provoquant des lésions de grattage et des insomnies. La malade doit être traitée par des antiparasitaires spécifiques (Flagyl) administrés par voie orale et vaginale, et par œstrogène de synthèse destiné à provoquer et à entretenir l'acidité du vagin. Pour éviter les réinfections, le partenaire doit également être examiné et traité.

Les vaginites mycosiques, dues à Candida albicans, sont aussi fréquentes que les vaginites à trichomonas, surtout depuis l'emploi des pilules anticonceptionnelles. La leucorrhée, épaisse et caséeuse, engendre un prurit intense. Le traitement consiste dans l'emploi d'antifongiques (Mycostatine) administrés par voie orale et locale.

Les vaginites microbiennes associées sont de deux sortes. D'une part, les vaginites gonococciques dont le traitement est celui de la blennorragie. D'autre part, les vaginites à germes banals (staphylocoques dorés, streptocoques, colibacilles) qui sont favorisées par une irritation locale, une insuffisance ovarienne ou une déficience de l'état général.

Chez la femme, après la ménopause, les vaginites sont la conséquence de la carence en œstrogènes qui entraîne une moindre résistance de la muqueuse[...]

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Écrit par

  • : gynécologue-accoucheur des hôpitaux, chef de service honoraire de la maternité de Tunis

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