PÂTURE VAINE
Anciennement, après la levée du foin ou de la récolte, les troupeaux individuels ou collectifs pouvaient parcourir toutes les parcelles sans que le propriétaire de celles-ci puisse s'y opposer ; mais chacun d'entre eux ne pouvait envoyer paître qu'un troupeau proportionnel à la superficie des terres qu'il livrait lui-même à la vaine pâture (on dit aussi vide pâture).
Ce droit a subsisté jusqu'au xxe siècle dans les pays où les usages communautaires étaient restés vivaces, associés à l'élevage du mouton (Lorraine, Picardie). Avec l'usage des communaux et avec la glandée, la vaine pâture était pour les pauvres gens le seul moyen d'entretenir un petit troupeau. Mal considérée par les propriétaires plus riches, elle a disparu avec la révolution fourragère. L'usage de la fumure, l'extension des prairies artificielles et des cultures fourragères, l'intensification de l'élevage ont rendu la vaine pâture inacceptable, chacun voulant clore ses parcelles et en avoir la jouissance exclusive.
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Écrit par
- Roger BÉTEILLE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Poitiers
Classification
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