Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PÂTURE VAINE

Anciennement, après la levée du foin ou de la récolte, les troupeaux individuels ou collectifs pouvaient parcourir toutes les parcelles sans que le propriétaire de celles-ci puisse s'y opposer ; mais chacun d'entre eux ne pouvait envoyer paître qu'un troupeau proportionnel à la superficie des terres qu'il livrait lui-même à la vaine pâture (on dit aussi vide pâture).

Ce droit a subsisté jusqu'au xxe siècle dans les pays où les usages communautaires étaient restés vivaces, associés à l'élevage du mouton (Lorraine, Picardie). Avec l'usage des communaux et avec la glandée, la vaine pâture était pour les pauvres gens le seul moyen d'entretenir un petit troupeau. Mal considérée par les propriétaires plus riches, elle a disparu avec la révolution fourragère. L'usage de la fumure, l'extension des prairies artificielles et des cultures fourragères, l'intensification de l'élevage ont rendu la vaine pâture inacceptable, chacun voulant clore ses parcelles et en avoir la jouissance exclusive.

— Roger BÉTEILLE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Poitiers

Classification

Autres références

  • AGRICOLE RÉVOLUTION

    • Écrit par et
    • 8 076 mots
    ...choisir ses productions et ses méthodes de culture, bien d'autres usages communautaires s'imposaient à chacun. Particulièrement importante apparaissait la vaine pâture, obligatoire : le troupeau commun, formé des bestiaux de tout le village, était gardé par des pâtres ou des bergers publics. Cette méthode...
  • AGRICULTURE - Histoire des agricultures jusqu'au XIXe siècle

    • Écrit par et
    • 6 086 mots
    • 2 médias
    ...institutionnels qui entravaient la liberté d'entreprendre en agriculture, mais aussi dans l'industrie et le commerce. Le premier de ces obstacles résidait dans le droit de vaine pâture, qui autorisait tout un chacun à faire pâturer son bétail sur les jachères d'autrui. Et ce changement se faisait, d'autre part,...